Au détour d'une ruelle pleine de décombres, les Avengers luttent contre un ennemi implacable : Ultron. Nous sommes alors dans le passé, et le père de l'androïde fou n'a d'autre choix que d'expulser son fils dans l'espace pour sauver l'humanité de son flux discontinue de copies de lui-même qui, tel un virus, s'étend à travers l'univers.
Exit le Ultron que le film aura (malheureusement) fait découvrir au grand public, place à un véritable antagoniste comme l'univers Marvel n'en a jamais conçu. Loin des ambitions démesurées et pseudo-eugéniste d'un Thanos, ce Ultron-ci ne cherche finalement qu'à assouvir un besoin compulsif et toxique d'amour paternel que Hank Pym, son créateur, ne lui aura jamais donné.
Dès années plus tard, il fait pourtant son retour en force, incarnant cette fois ci la conscience entière d'une planète, symbole de l'ego sur-dimensionné de son ancien père. Sublimé par le dessin de Jérome Opena et de Pepe Larraz, cette lutte finale oppose finalement bien plus que simplement Pym et Ultron, en introduisant Vision, fils de Ultron, comme l'élément complexe d'un triangle paternel indescriptible. Tout aussi dramatique que puisse être l'issu de ce combat, elle offre à réfléchir en parallèle sur la question même de l'intelligence artificielle, et sur la finalité d'une solution certes pragmatique, mais souvent plus efficace, comme le témoigne Pym par son changement d'opinion sur la manière de vaincre Ultron.
Sûrement l'une des plus grandes références en matière de comics, à mon sens, offrant une lutte emplie de dramaturgie, où l'amour d'un père pour sa création laisse transparaître en filigranes une peur et une haine pour le genre humain.