En parallèle à la sortie Avengers : Age of Ultron, Marvel a publié un graphic novel qui fait vraiment echo, Avengers : Rage of Ultron. Ce graphic possède 2 caractéristiques : La première, il s'agit du dernier graphic novel de l'univers Marvel pre-Secret Wars. La 2e, il s'agit de celui qui accueille pour la première fois un personnage parmi les Avengers...tout en éjectant un autre. Et quoi de mieux que de mettre Ultron sur le devant de la scène ? C'est parti pour le volet scénarisé par Rick Remender et dessiné par Jérôme Opeña.
Longue vie au roi Hank Pym !
De tous les affrontements Avengers/Ultron, il s'agit du volet le plus personnel au niveau des personnages. Hank Pym, le grand absent du film (mais pas de Ant-Man) a toujours été le personnage le plus difficile à manier à cause de l'épisode d'Avengers où on le voit gifler Janet Van Dyne (moins impactant que la version Ultimate il est vrai). Mais malgré que certains ont aussi réitéré "l'exploit"(Spider-Man l'a aussi fait sur Mary Jane alors qu'elle était enceinte ! Et ça a été reprise dans Spider-Man 3, même si c'était dans le "feu de l'action" dans le film). Cela a été marqué de manière durable sur le personnage. Et étant donné la popularité croissante de Ant-Man / Scott Lang, il fallait une sortie de ce personnage fondateur des Avengers mais qui a toujours été au second plan. Ici on a un Pym plus froid et absolu qu'à l'accoutumé, chose que même Vision le remarque. La bande dessinée montre un clivage d'ordre morale au sein de l'équipe et que Captain America/Sam Wilson doit tempérer. Ultron frappe ici plus durement les Avengers déjà de manière physique mais aussi psychologique ce qui n'est pas mal du tout. Au sujet des Avengers présents, Vision et Captain America sont au centre, et ils vont finir par réussir à trouver un consensus, que Pym va empêcher. Bref, la bande dessinée offre la part belle au personnage qui se révèle plus fragile et complexe qu'auparavant. Il est vrai que dans toutes les interventions d'Hank Pym, on a toujours ce coté complexe d'infériorité, lui qui n'a pourtant rien à envier à un Iron Man, Hulk, ou Mr Fantastique. Il se révèle bien plus fragile que sentant que sa science constiuait un frein pour lui et Ultron va s'en servir pour mieux le manipuler, ce qui lui sera fatal.
Et aussi Ultron. La relation père/fils qu'il entretenait avec Hank Pym n'a jamais eu cette intensité auparavant. Ici, il le met le super-héro dans toutes ses contradictions et sa complexité, faisant de lui un vilain bien plus dangereux. Il met aussi l'équipe dans une position délicate où ils doivent décider qui doit vivre ou mourir, semant ainsi la zizanie dans le groupe. Cela a déjà été fait mais le prétexte choisi n'en est pas moins appréciable
Les secondaires inégaux
Au sujet des personnages qui gravitent autour, on a du pour et du contre. D'une part Captain America/Sam Wilson et Vision ont un très grand rôle. Vif Argent se révèle assez sympathique (oui je me suis toujours arrêté à la version post-House of M) et Dent De Sabre tient bien le rôle du Wolverine de l'équipe. En revanche, la Guêpe est assez anecdotique, mais est toujours dans son rôle de soutient morale. La sorcière rouge est ...présente. Quant à Spider-Man, il faudrait que les auteurs arrêtent de l'utiliser comme bouffon marketing de service. A part faire des vannes et sauver Captain America, il ne sert vraiment à rien (et il y en a qui se plaigne de Tom Holland dans Civil War...). Et...Starfox, je n'ai pas compris son rôle.
Oui je sais c'est un Eternel mais comment il a fait pour réchapper à un Spider-Man contaminé par Ultron ? Tout porte à croire que Ultron a réussi à l'avoir mais lui comme une fleur, il apparaît à la fin tel un Deus Ex-Machina. Sérieux, Rick...
Oui, c'est assez décevant par moment. Quant aux anciens Avengers et aux descendants, il ne sont là que pour poser le contexte, ce qui est pas mal du tout.
Le style Opeña
Jérôme Opeña est un dessinateur qui fait des comics dans un ton très brute et qui rend très bien. C'est le cas du crossover Infinity, dont j'ai critiqué un épisode et qui est vraiment bien. Par contre dans Rage Of Ultron, il y a un problème qui passait comme une lettre à la poste dans Infinity et qui ne passe pas du tout ici : l'expression de certains visages n'est ... pas naturelle. Ils ont l'impression d'être trop figée. Infinity en possédait beaucoup, mais il avait fait suffisamment d'expressions pour que les personnages soient varier (malgré l'implication de Aleph qui sont des créatures comme Ultron niveau apparence). Là, ça passe plus difficilement globalement et c'est dommage. Autre chose dommage, c'est sa place dans la continuité. En tant que graphic novel, on pourrait croire à une histoire indépendante de la continuité Marvel. Mais tout porte à croire que non et Avengers : Rage Of Ultron soit canonique. Du coup, où la placer ? De tout évidence, au court de la saga Time's Run Out juste après le retour de Pym. Sauf que là , il était Yellow Jacket durant cette saga...du coup, pourquoi l'avoir mis en tant que Giant Man du coup ? C'est le truc assez bizarre qui fait bugger. Même si cela reste du détail.
Ce n'est qu'un adieu ?
Avengers : Rage of Ultron est une bonne bande dessinée qui se lit tranquillement mais qui possède pas mal de petits défauts qui sont vraiment dommageables. Cela dit, si elle est canonique, elle a permis à Marvel de régler le cas Hank Pym de la même manière que Nick Fury dans Original Sin. Bref, si Ultron revient, il sera différent à n'en point douter !
Version fun de la critique ici