Avengers/X-Men: Utopia par Kab
Matt Fraction change encore le cours du destin des enfants de l'atome. Les voici de nouveau au centre de la tourmente et face au racisme et à la peur. Il profite de ce crossover pour changer un peu la donne chez les mutants. Sur le principe, pourquoi pas ? Mais il aurait pu attendre un peu plus surtout que la carte de l'intégration à San Francisco n'a pas été jouée à fond, mis à part quelques planches agréables à gauche à droite. De ce côté-là c'est bien dommage de voir déjà du changement. De l'autre, le scénariste remet en avant le côté communautaire des homos superior en les renfermant encore plus sur eux -mêmes. En gros, le phénomène inverse des derniers épisodes.
Sur le crossover en lui-même, il faut dire ce qui est, il est un peu long. Six parties en tout là où il n'y en avait besoin que de quatre et une très mauvaise gestion de l'intrigue initiale. Trask à la solde de Bastion devient un simple faire-valoir après le premier épisode dont on s'occupe en trois cases. Malgré tout, notre scénariste a d'assez bonnes idées telles que Namor du côté des mutants, Dark Beast, l'astéroïde M... Mais la plus grande force de Fraction dans cette histoire reste la fin. Il fait monter la tension petit à petit dans le dernier épisode et le final est superbe. Du coup, on a très vite envie de connaître la suite.
Une autre grande force de Fraction reste la caractérisation et l'utilisation des personnages. Fini le simple groupe avec quelques héros et les autres en arrière-plan. Matt utilise tous les personnages à sa guise en fonction des besoins de son leader Cyclope qui sous la plume du scénariste est devenu de plus en plus distant et calculateur mais toujours dans le but de sauver son espèce qui le suit.
Niveau dessin, la variété des styles n'a pas aidé à obtenir une cohérence visuelle agréable. Dans le premier épisode, nous avons le droit à une prestation très faible du pourtant très grand Marc Silvestri (tant par le talent que par la taille).
Puis nous retrouvons Terry Dodson, artiste régulier d'Uncanny X-Men. Je dois dire que j'ai trouvé son dessin en nette progression. C'est beaucoup plus agréable à lire que ses travaux précédents. La narration est mieux contrôlée et les cadrages plus agréables. Dans le dernier épisode, il est accompagné de Deodato Jr qui rend d'assez jolies planches et qui pour une fois, ne sont pas noircies d'encrage pour cacher le peu de dessin.
Luke Ross, le dessinateur de la partie Dark Avengers, reste le plus faible du lot. Les personnages ne sont pas toujours corrects et l'encrage est trop présent n'aidant pas non plus à aérer le trait du dessinateur.
Au final, un crossover un poil trop long mais avec un superbe finish qui devrait être très important pour la suite des aventures de nos chers mutants.