Ma vie avec Clint
Clint est octogénaire. Je suis Clint depuis 1976. Ne souriez pas, notre langue, dont les puristes vantent l’inestimable précision, peut prêter à confusion. Je ne prétends pas être Clint, mais...
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Le héros, Jean-Marc Marque, est consultant polyvalent et coach certifié. Ne doutant de rien, il reçoit dans son bureau, écoute et conseille. Dans un monde hostile, inquiets, anxieux ou terrifiés ne manquent pas... Tous ont cru à la promesse contemporaine du bonheur pour tous. Ce putain de bonheur est à portée de main ! Ils n’en doutent pas, mais peinent à répondre à l’injonction à être heureux. Il leur suffirait de... Incapables d’y arriver seuls, ils recherchent de l’aide. Quand la société se durcit et que les oreilles amicales se font rares, les vaincus recourent à des psychiatres ou, mieux encore, à des praticiens en développement personnel. Tour à tour spin doctor, sorcier ou gourou, Marque traite des reconversions hasardeuses, des peines de cœur ou des crises de milieu de vie. Le métier est difficile car, si le client ne manque pas, il se fait exigeant, voire insistant. Plaqués par Blanche Neige, les sept nains se lancent dans la musique et le pornain (le porno-nain). Marque est veule, mais il écoute, questionne, reformule et renvoie à ses clients une part de vérité.
Le trait semi-réaliste de Nicolas Poupon est plaisant, il tient un style burlesque, expressif et dynamique. Le scénariste ose l’absurde, passant d’un réfugié économique, au salafiste paranoïaque, puis aux nains zoophiles... Transgressif, Poupon l’est un peu, mais pas assez. Il flirte – trop gentiment – avec le politiquement incorrect et perd en acidité ce qu’il gagne en demeurant tout public. Dommage.
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le 9 sept. 2019
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