Au vu du titre, on pourrait penser a un manga de Super-Héros, car wai ; quelque chose + Man, ça fait super-héros ^^
A la lecture du synopsis, on pourrait se dire : « Waah ça tient en 2 lignes, ça parle d’amour, de meilleur élèves et de manga, chais pas si vraiment c’est pour moi… »
Et bien dans les deux cas, vous auriez tort !
Bakuman, c’est certes une histoire d’amour (parfois un peu cliché faut avouer^^) entre Moritaka et Miho mais c’est surtout et avant tout un excellent manga sur le monde du manga justement !
Oui, le monde du manga ; comment ils sont fait, comment fonctionnent les magazines de prépublications, les maisons d’éditions etc.
Car dans Bakuman, on suit le parcours de Moritaka et Akito, apprentis Mangaka… Et tout est décortiqué point par point, du système de concours pour jeunes auteurs, au circuit des magazines de prépublications, en passant par les délais pour le rendu des planches et même la relation auteurs/éditeurs…
Les termes techniques et le vocabulaire propres à la réalisation de manga ne seront plus un mystère car tout est expliqué/légendé. Notre duo de jeunes auteurs étant des novices dans cet univers, tout est clairement et efficacement expliqué étape par étape… Et on apprend le tout avec eux… La réalisation et la sérialisation d’un manga ne sera plus un secret après la lecture de Bakuman.
En bref, un excellent moyen (et ludique qui plus est) de saisir et appréhender comment marche le monde du Manga de la page blanche au volume relié, tout est abordé, décortiqué, expliqué..
Et en plus ça se passe pas dans n’importe quel magazine ! Non dans le Shonen Jump silvousplait, le magazine qui a publié quelques-uns des Shonens les plus célèbres : One Piece, Naruto, Hokuto No Ken, City Hunter ou encore Dragonball…
Alors oui, c’est surement un peu romancé, mais les méthodes de travail et autres points techniques propre au monde de l’édition de manga au Japon sont plutôt fidèles à la réalité (de ce que j’en connais en tous cas).
Et quasi rien ne nous sera épargné : Le classement dans le Jump, les délais impossibles, les mauvaises ventes, les arrêts de séries, bref les haut comme les bas de la vie d’auteur de Manga.
Le tout livré dans un très bon shonen qui malgré son thème atypique en respecte tous les codes, comme le dépassement de soi, les rivaux, le cercle d’amis etc. Tout en nous apprenant plein de trucs sur le monde de l’édition. Car la lutte pour être les Numéro 1 du Jump et décrocher le titre qui deviendra un hit ne sera pas simple…
En plus Bakuman c’est un titre sans violence ! S’il y a des combats, ce sont des combats psychologiques et plus envers soi-même que contre des « ennemis » éventuels. Et ça fonctionne, on suit avec intérêt le parcours de notre duo (et des autres jeunes auteurs qui gravitent autour d’eux) dans leur quête du Hit et de la première place mais aussi l’évolution de leurs relations personnelles. Le tout donnant une trame dense et riche, avec son lot de rebondissements et autres twists. Car tout ne se passera pas toujours bien pour nos jeunes auteurs… Avoir une bonne histoire et un bon coup de crayon ne suffit pas pour tenir un hit et notre duo l’apprendra souvent « à la dure ».
Ce qui donne un récit prenant et haletant tout en étant immersif et instructif sans devenir lourd ou usant, que demander de plus ?
Relativement sérieux dans son déroulement le titre est régulièrement saupoudrés de passages plus léger voire comique qui permettent d’alléger le récit. Passages comique généralement amené par les personnages secondaires. Car outre notre duo, Bakuman c’est aussi une sacrée palette de personnages, allant du rival N°1 –le classique- aux persos comiques ou détestables. Chacun apportant sa pierre au récit, aux backgrounds, à l’évolution de chacun… Mention spéciale pour le personnage d’Hiramaru, un dessinateur névrosé perpétuellement poursuivi par son éditeur ^^
De plus de nombreux clins d’œil a de vraies séries prennent régulièrement place dans les pages de Bakuman ce qui accentue encore le coté réaliste du truc.
Faut avouer que Kana a fait un sacré boulot pour faciliter la compréhension des termes. Petites notes sur le côté, apartés explicatifs rigoureusement et intelligemment traduits. Car si le manga est très didactique et explicatif de base, si la traduction ne suivait pas, ça aurait gâché le plaisir… Car Bakuman, c’est un titre avec énormément de texte. On est loin des shonen avec peu de dialogues ou de grandes pages de combats. Ici beaucoup de dialogues, pour une histoire dense. Bref à chaque tome de Bakuman on en a pour son argent^^
Si l’histoire tient la route, pour le dessin on est aussi servi ! Car oui, je ne l’ai pas encore dit mais Bakuman est un manga du même duo d’auteur que Death Note ; Ohba & Obata. Ceux qui connaissent savent que les gars savent gérer un scénario et tenir un crayon^^
Tenant parfaitement en 20 tomes avec une vraie conclusion, Bakuman est un titre à lire ne fut-ce que pour connaitre les rouages de l’édition de manga au Japon. Et pour mieux compléter la série, 2 databook’s sont aussi disponibles. Ces databooks passent en revues les personnages mais aussi les séries fictives abordées dans le manga. Le tout agrémenté d’illustrations couleurs et autres dessins. On trouve même un mini manga sur Rakko 11, un des titres fictifs développés dans Bakuman. D’ailleurs, dommage que ces séries soient fictives car j’en aurais bien lue quelques-unes (genre Rakko 11 ou Road Racer Giri ^^)
En résumé, un excellent titre pour en apprendre plus sur le monde du manga, qui en plus d’être instructif nous livre une bonne histoire ! Si vous voulez savoir comment on crée et fabrique un manga de A à Z, ce titre est fait pour vous !
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