Bang! c'est l'histoire d'une équipe de soldats russes qui, à la mort de leur colonel, doivent honorer une promesse vieille de 25 ans.
Plutôt que de se perdre dans les affres de la vieillesse et de ses joies, ils ont convenu d'un dernier duel pour partir comme ils ont vécu, avec panache et un flingue à la main.
Si le pitch de base est tout à fait intéressant, le manque de développement de l'ensemble est parfaitement dommage. Chaque personnage laisse présager un background réussi mais qui au final ne reste qu'à l'état d'évocation au cours d'un affrontement entre deux protagonistes. Le volume deux par ailleurs tente de combler ce manque puisqu'il développe l'histoire de la très charismatique Katinka (je ne ferai pas de critique de ce deuxième tome qui est à l'image du premier: visuellement très sympa et plein de bonnes idées non développées). Une intermède "romancée" et franchement pas hyper claire en milieu de volume nous donne quelques éléments supplémentaires sur les protagonistes, ce qui a plus pour effet d'augmenter la frustration de ne pas en savoir d'avantage (je tuerais pour connaître l'histoire du personnage de Madone).
Le schéma est toujours le même, deux des membres de l'équipe se retrouvent et après quelques politesses d'usage se foutent puissamment sur la gueule jusqu'à que l'un d'eux meurt. La mise en scène montre bien la tristesse sous-jacente à l'ensemble. On sent de forts liens qui unissent les soldats entre eux (amour, haine...) mais là encore l'histoire ne développe pas trop le pourquoi du comment.
Pour ma part quand on me vend un scénario où tout repose sur le passé d'une équipe j'espère au moins comprendre un peu la trame qui les amène à tenir leur promesse et à régler quelques comptes au passage.
Visuellement c'est quand même assez classe. Le trait assez brut et le choix des couleurs rendent parfaitement l'ambiance glauque et violente qui domine dans cette BD. D'ailleurs c'est le graphisme qui m'a attiré en premier lieux dans Bang! et avec du recul je me dis qu'une fois encore je me suis un peu trop laissé enthousiasmer par une couverture.