Le pendu.
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Arf, je n'y arrive vraiment pas. Ces histoires de super héros racontées si sérieusement. Il y a bien des tentatives d'humour mais on a surtout l'impression que les auteurs veulent raconter un truc profond... alors que ça ne raconte pas grand chose en fait.
Ben oui, l'intrigue est très faible. Ici, le scénariste reprend le concept de son Halloween, en brouillant un peu plus les pistes mais aussi en ajoutant plus de personnages ; le résultat, c'est un récit ultra décousu, dont les conflits ne se ressentent pas, dont les résolutions sont souvent faciles et vite expédiées (Batman débarque, fout un coup de poing et hop on est sauvé,ou bien le méchant s'enfuit), dont les connexions sont faibles (un personnage disparaît et on s'en fout royalement), dont les liens entre les personnages sont très faibles (même Batman a l'air de faire de la figuration tant son rôle est convenu), ponctué d'une voix off détestable (et confuse, par moment je ne savais plus si c'était Robin ou Batman qui parlait). Et puis c'est une origin story aussi, une origin story de Robin mais qui est amenée de nulle part : tout d'un coup, en plein milieu du récit, on nous parle de ce gosse... mais le lien avec les adversaires de Batman est très faible et les explications quant au pourquoi de cette 'adoption' sont trop peu convaincantes. Par rapport au duo, ça ne prend pas vraiment, on n'y croit pas une seconde et encore moins au fait que ce Robin puisse aider Batman.
Heureusement, pour contrebalancer ce récit bien plus mal ficelé que dans la précédente aventure des deux auteurs, le dessinateur s'est considérablement amélioré ; ses personnages sont un peu plus reconnaissables (à part les femmes) grâce aux tenues extravagantes employées (c'est à ça que ça sert, donc ce n'est pas négatif à mon sens). Le jeu d'ombre est toujours aussi délicieux, le dessinateur n'a pas peur un instant de faire disparaître ses personnages dans la pénombre, une qualité que j'admire énormément chez les ricains. Le découpage est efficace, les compositions aussi, d'ailleurs les grandes cases sont beaucoup mieux équilibrées ici que dans la précédente aventure. Notons également un jeu de couleurs plus varié, plus nuancé et plus efficace. La mise en page est toujours aussi agréable : pas de pleine page, pas trop de vignettes par planche, une très bonne lisibilité.
Bref, le scénario est très mauvais mais le graphisme est très bon ; néanmoins je n'ai pas tiré énormément de plaisir à la lecture, car j'estime que l'histoire a beaucoup d'importance dans une BD, surtout quand la narration est si classique (et non expérimentale).
Créée
le 5 juil. 2019
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