Titre alternatif: Batman tabasse des infirmes

Tim Sale et Jeph Loeb achèvent avec Amère Victoire de réécrire la mutation de Gotham, de la criminalité organisée au terrain de jeu des excentriques. Toujours servi par une identité visuelle très forte et un scénario polar très plaisant, ce récit occupe une place capitale dans la construction du mythe de Batman.

Nous retrouvons donc le chevalier noire que nous suivons à nouveau une année entière. Cela fait maintenant une année entière que le tueur Holiday est enfermé et qu'Harvey Dent a tourné le dos à la lumière. La famille Falcone se reconstruit péniblement sous la coupe de Sofia Gigante, estropiée à jamais, tandis que son frère Mario tente de redevenir respectable et qu'Alberto voudrait retrouver la liberté. La plupart des fléaux de Gotham résident désormais à Arkham sous haute surveillance. Ne reste plus que le désir de vengeance: Sofia Gigante rêve de détruire le meurtrier de son père, Double-Face, lui aussi prisonnier d'Arkham. Dans le même temps, un nouveau tueur en série fait son apparition: là où Holiday décimait le milieu mafieux, il s'agit cette fois d'un tueur de flics. Le schéma reste toutefois toujours le même: à chaque fête, un meurtre...

J'ai deux reproches à faire à cette mini-série: d'abord, le traitement superficiel de certain ennemis emblématiques: le Pingouin, par exemple, est proprement risible, tandis que le Sphinx subit le même traitement que dans le Long Halloween: humilié avant même de pouvoir sortir ses effets de manche, sans cesse raillé. Ce n'est pas un personnage que j'affectionne particulièrement, et oui, il est pathétique, mais laissons-le un peu se ridiculiser tout seul, diantre!

Le second tient à une certaine impression de flou: certains mystères restent non-résolus alors qu'ils sont présentés comme capitaux, et l'enchainement des événements est parfois étrange. Ca me déçoit un peu, à vrai dire.

Néanmoins, ce n'est finalement pas là le coeur du récit: d'une part, c'est une page capitale de l'histoire de Batman. D'autre part, c'est monstrueusement superbe graphiquement, comme de juste. Le trait de Tim Sale a encore mûri, sublimant le moindre plan.

Amère Victoire est un récit magnifique et pénétrant, un incontournable.

Créée

le 28 août 2013

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Antevre

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