Non content d'avoir décrit la vie de notre héros à un age plutôt avancé (Dark Knight) Miller a aussi exploré ses jeunes années et en particulier la première de son retour à Gotham. Hollywood s'est inspiré de cette BD pour en faire un film qui, sans atteindre le niveau des opus de Burton, permet à la franchise de relever la tête. Mais soyons honnête il est loin de rendre justice à cette excellente oeuvre.

Le livre commence par une double arrivée, d'un côté Bruce Wayne revient enfin dans la ville qui a vu ses parents mourir, il a la fortune et un projet en tête, de l'autre james Gordon, policier, cassé pour avoir cherché à dénoncer ses supérieurs véreux, il a été embauché dans cette ville aussi pourrie que ceux qu'il vient de quitter. 2 personnes, 2 destins.

Plutôt que de nous montrer un type à qui tout réussi F. Miller décide de nous montrer à quel point la tache que s'est choisie Wayne est difficile et que si il ne possède pas de supers pouvoirs, sa volonté elle seule le fait sortir du commun. Wayne tâtonne, fait des erreurs, se cherche tout en prenant de plus en plus d'assurance au fur et à mesure que l'année avance. Gordon lui surnage tant bien que mal, résistant à ses supérieurs, inquiet pour sa femme et le garçon qu'elle porte, tiraillé entre son sens de l'honneur et les dures réalités de Gotham. En mettant en parallèle ces deux personnages l'auteur enrichit le personnage de Gordon, justifie leur empathie et explique pourquoi ces 2 hommes travailleront de concert par la suite.

Le scénario nous fait traverser cette première année en nous montrant des moments clefs, si la bande dessinée est un art de l'ellipse, le scénario joue de ces ellipses en nous laissant nous même boucher les trous avec un talent rare. Comme dans Dark Knight on oscille entre moments psychologiques et moments de bravoure. De son côte le dessin joue en permanence sur les ombres et les clairs-obscurs, donnant à Gotham ce caractère crépusculaire qui fait sa force.

Une fois de plus Miller fait très fort, plus court et aussi dense que Dark Knight il ne possède pas sa force et sa virulence politique mais nous montre magnifiquement une ville corrompue et comment deux hommes cherchent à y remplir leur mission.


Le film Batman Begins s'est manifestement inspiré de cette Bande dessinée sauf que ça n'a strictement rien à voir. A part quelques éléments piochés par ci par là, ni l'histoire (un peu capilotractée tout de même) ni la psychologie des personnages ont quelque chose à voir. Est il utile de préciser laquelle des deux oeuvres je préfère ;-)
knuckles
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le 6 janv. 2011

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