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À la fin des 60’S, un gamin, fan de comics (et de Batman en particulier), voit son existence bouleversée irrévocablement après le meurtre crapuleux de ses parents. Les similitudes entre cet enfant et son héros de papier ont des répercussions détonantes dans le monde réel.
Boston. 1968. Bruce Wainwrigth, un gamin de huit ans, est fan-ultime du Bat-Man. À ses yeux, sa ville ressemble plus à Gotham que New-York, qui pour lui s’apparente plutôt au Métroplolis de Superman. Comme tout gosse de cet âge, Bruce ne joue pas seulement à être le justicier masqué ; il l’est réellement. Alton Frederick, son oncle, devient ainsi Alfred, le majordome de Bruce Wayne. Son père et sa mère ne sont pas richissimes, comme ceux de son héros, mais leur assassinat évoque celui des parents du personnage créé par Bob Kane et Bill Finger. À la différence près que l’enfant est grièvement blessé lors de l’agression.
Après deux mois de coma, Bruce a du mal à accepter que ses parents ne soient plus que des noms, gravés sur la pierre froide d’une tombe. À l’internat, où son oncle l’a inscrit, son attitude est antisociale. Il se bat souvent. Ce qui le conduit chez le psy. Mais il n’en a cure.
Dévasté, Bruce se dit que si Batman était un personnage réel, s’il existait vraiment, il aurait été là, l’aurait protégé, et ses parents ne seraient pas morts.
Des abysses de son trauma, l’enfant invoque le Chevalier Noir. Une créature de la nuit, drapée d’ombres, semblable à une chauve-souris d’envergure gigantesque, prend alors forme et distille le chaos dans les rangs de la délinquance des rues et du crime organisé...
Un personnage de plus de 75 ans sans cesse revu au goût du jour
S’il y a bien une chose susceptible, à mon sens, de forcer le respect dans le monde des comics, c’est la faculté des scénaristes à proposer continuellement quelque chose de nouveau autour de personnages créés entre les années trente (DC) et quarante (Marvel). Ok, ok, c’est leur taf, la chose est entendue. Il n’empêche ! J’ai tendance à penser qu’il est important de le souligner. Ici, Busiek trouve lui aussi un angle original pour aborder une sempiternelle histoire sur un gugusse âgé de pas loin de 80 balais. Le Bat a l’âge de mes parents, et ce récit ne ressemble en rien aux kilomètres de manuscrits sortis tout droit de l’imagination fertile des auteurs qui le précèdent.
Le visuel, résolument vintage, n’est pas sans rappeler celui du Year One, de Frank Miller et David Mazzucchelli (qui a servi de socle au premier volet de la trilogie de Christopher Nolan).
Une réussite.
8 bulles
Fred.