Toujours aussi excellent, exceptionnel et passionnant

Sean Murphy a mis une grande claque à tout le monde avec son Batman White Knight. Une merveilleuse réinterprétation de l’univers et du mythe Batman. Une réussite incroyable autant qu’une claque visuelle. Avec Curse of the White Knight, on comprend que le scénariste/artiste a prévu d’étendre son univers annexe du Chevalier Noir et de continuer de nous proposer des intrigues, qui je l’espère, seront aussi ambitieuses et aussi réussies que White Knight.


Le fléau Jack Napier est de nouveau derrière les barreaux, mais Gotham est loin d’avoir retrouvé son calme. Au manoir Wayne, Bruce peine à retrouver équilibre et sérénité. Son pire ennemi n’a pas seulement ébranlé ses convictions et sa raison d’être, il a également durablement dégradé son image. La disparition d’Alfred laisse derrière elle un héritage inattendu, le journal d’Edmond Wayne daté de 1685, premier de sa lignée à s’installer à Gotham et adversaire d’un certain Lafayette Arkham, dont les ossements ont été récemment découverts dans la cellule du Joker.
Batman Curse of the White Knight explore en détail la mythologie de Gotham créée dans Batman White Knight en établissant notamment les bases historiques des rapports de la famille Wayne avec Gotham City. Sean Murphy, artiste complet de ce nouveau chapitre, développe un peu plus son univers, comme un reflet adulte de la série animée Batman de Paul Dini et Bruce Timm.
(Contient les épisodes #1 à 8 et White Knight : Von Freeze)


Dans White Knight, un Batman bourru et têtu avait du affronter un Joker rangé, un Joker soigné. Adieu Joker, bonjour Jack Napier. Ce dernier, après avoir fait « innocenter » le Joker, avait décidé de s’engager dans la vie politique pour tenter de nettoyer Gotham City des criminels qui l’a gangrène, mais également de ses « protecteurs » de ses super-héros, à commencer par Batman, qu’il juge trop violent, et autant responsable du chaos que les criminels qu’il combat.


Le Joker est donc revenu, et a fini par se faire enfermer de nouveau. Mais du fond de sa cellule, le clown se prépare à lancer sa meilleure blague ! Celle qu’il garde en secret depuis des années.


Nous sommes en 1685, au cœur du manoir des Wayne ! Edmond Wayne se débarrasse de Lafayette Arkham au fil de son épée, sous les yeux, surpris, de Bakkar. Lafayette Arkham, crocs de vampire apparents, est jeté dans puits ! Dans le présent, le Joker force le responsable de l’asile à lui ouvrir son ancienne cellule avant de le poignarder avec un stylo. Quant à Bruce, il ne parvient pas à accepter la mort d’Alfred, et trouve une lettre de ce dernier, le suppliant de ne pas s’enfermer davantage, et lui confie un coffret dans lequel se trouve un vieux journal couvert de cuir.


Mais Batman est demandé, suite à la fuite du Joker. Une fois sur place, il comprend que le directeur de l’asile cache quelque chose et qu’il va falloir utiliser la manière forte. Le Joker a trouvé quelque chose d’ancien dans son ancienne cellule. Une pièce secrète, derrière un mur, le fond d’un puits, un message illisible en lettres de sang et un os ! La blague du Joker est en marche ! Ce dernier compte, en même temps, détruire tout ce que Napier a pu mettre en place en prenant sa place, mais également révéler l’un des plus horribles secrets de la famille Wayne, vieux de plusieurs siècles ! Tout en lançant un fou furieux de l’Ordre de Saint Dumas sur Gotham !


Une intrigue dense, riche en action, aux révélations stupéfiantes et au final à couper le souffle. Mais au milieu de son intrigue où il s’attaque à d’autres pans mythiques de l’univers du justicier, il continu de développer ses personnages. Si on revoit Nightwing, Batgirl ou encore Gordon, c’est principalement, Bruce Wayne qui est développé. Ce dernier s’interroge de plus en plus sur sa quête, sa mission, d’autant plus que l’image de Batman est très écornée, ses méthodes discutées. Et il plonge d’autant plus que le secret déterré par le Joker va littéralement le bouleverser ! La méthode Batman fonctionne moins bien que la méthode Napier en plus.


Un autre personnage est mis en avant dans cette suite, Harley ! Le personnage, avec Batman et Azraël, est l’un des personnages centraux, principaux de ce tome. Que ce soit avec sa grossesse, avec ses échanges avec le duo Joker/Napier que par le rapprochement fort et intéressant qui s’opère avec Batman.


Autant, j’aime beaucoup le personnage de Harley Quinn dans l’univers classique, qui n’est cependant pas assez souvent bien écrite, bien utilisée, autant je suis totalement fan de cette Harley ! En un seul tome, elle est devenue un personnage que j’adore, percutant, attachant, juste, incroyable, que j’ai envie de voir davantage ! (Quelle joie cette annonce de la mini-série lui étant consacrée !!!)


J’ai adoré White Knight. J’ai encore davantage apprécié Curse of the White Knight. Une intrigue tout aussi forte et percutante, mais avec en plus des personnages très forts, très bons, une plongée dans le passé fascinante avec cet incroyable secret. Sean Murphy montre qu’il maîtrise son univers, ses personnages, et j’ai rarement autant apprécié un elseworld.


Et puis graphiquement, quelle claque ! Sean Murphy excelle dans sa narration graphique ! On a le droit, quand même, à quelques scènes absolument incroyables ! Jouissives visuellement parlant ! Et puis quelle justesse dans sa représentation des personnages, qui ont tous une forte et réelle prestance, dans son approche de l’action, qui nous en met plein les yeux du début à la fin. Des décors détaillés, tant dans le passé que dans le présent.


Notons également un épisode hors série de plus de quarante pages, où Sean Murphy nous y propose une version, très réussie et touchante, des origines de son Victor von Fries durant le régime nazi.


Bref, c’est une excellente suite qui nous est proposée par Sean Murphy. Une narration graphique parfaite, un univers qui prend de plus en plus forme, et toujours cohérent, une excellente intrigue et de personnages charismatiques et passionnants. Vraiment, c’est une très belle réussite et j’espère vraiment qu’il y aura beaucoup de choses à lire dans cet univers.

Romain_Bouvet
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le 26 août 2021

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Romain Bouvet

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