Rien que pour retrouver la vision d'Alex Ross : indispensable !
Je suis tombé complètement fan - oui, un peu comme on peut tomber amoureux, on peut tomber fan ! - d'Alex Ross après la lecture de Kingdom Come, et je me suis très vite procuré Batman - Guerre au crime.
Commençons par le point décevant : le scénario. La trame est sans surprise, et l'histoire se déroule sans aucun enjeu. En particulier on ne ressent aucune empathie pour le petit garçon qui a perdu ses parents.
Heureusement, à y regarder de plus près, l'intérêt est totalement ailleurs et cette histoire bien fade est finalement utilisée comme support et prétexte à la pensée de Batman. D'ailleurs il n'y a aucune bulle de dialogue.
Et on en vient à l'intérêt principal de cet opus : la vision de Ross de l'univers des super héros.
Bien sûr le plus évident, puisque ça vous explose littéralement aux yeux, est de savourer le travail graphique ahurissant pour une BD. Mais à mon sens il faut voir plus loin : à l'instar de la démarche de Nolan sur son dyptique Batman (désolé, Batman Rises n'existe pas pour moi, j'ai brûlé le Blu-ray et je ne veux plus jamais entendre parler de ce "truc" !), Ross projette les personnages dans une réalité palpable, organique, et de plus les caractérise physiquement (ah les visages !) comme personne.
A travers ses dessins on peut ressentir les tissus, les matières, les émotions. Et voir Batman se jeter sur les méchants armés jusqu'aux dents dans une combinaison grise en tissu, ça inspire plus de respect que de le voir se radiner en armure !
En tout cas j'accroche et j'adhère à fond à ce côté "serial", qui peut sans doute ne pas plaire à tout le monde.
Conclusion : on peut regretter fortement que l'histoire n'ait pas la profondeur d'un Kingdom Come, mais quel pied de retrouver la vision si particulière d'Alex Ross !