Justice Sauvage

Cela fait longtemps que je voulais lire "Batman : Guerre au crime"; la grande médiathèque de Marseille me l'a permis, et j'ai carrément apprécié. Beaucoup, même, mais je demeure quelque peu déçu par certains aspects de l'oeuvre, que je n'ai pas toujours trouvée très recherchée. Le soucis vient surtout, à mon sens, de l'écriture.

Bon, le comic a de nombreuses qualités, sur ce point ci, mais également quelques défauts. Premièrement, j'ai apprécié l'aspect très psychologique de l'oeuvre, avec une recherche sur la psychologie même du personnage de Batman/Bruce Wayne; rien de bien novateur, mais c'est assez intéressant pour capter l'attention du lecteur, avec notamment un temps cyclique qui nous renverra, d'une certaine manière, aux origines même de l'homme chauve-souris.

Le détail gênant viendra surtout, à mon sens, d'un manque sérieux de classe et d'un côté imposant, que seuls les grands chef-d'oeuvres savent manier. Et c'est dommage, parce que "Guerre au crime" avait tout du chef-d'oeuvre, court mais intense. Une impression à première vue favorisée par le sublime coup de crayon d'Alex Ross, qui offre un réalisme saisissant à ses planches, presque cru.

C'est beau, artistique, de vraies peintures mettant en scène un Batman plus humain que jamais, mais en même temps plus impressionnant qu'auparavant. Les mouvements, combats et vols de cape sont extrêmement, avec un soin tout particulier. Graphiquement parfait, avec des dessins pertinents et réguliers, "Batman : Guerre au crime" pêche surtout à cause de son écriture, pas toujours du niveau de son esthétique. Dommage, ç'aurait pu être un chef-d'oeuvre.

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