Difficile pour un père et un fils de s’apprivoiser alors qu’ils semblent si différents, et qu’au final ne se connaissent pas du tout. Et c’est avec brio que Peter J. Tomasi et Patrick Gleason nous plongent au cœur de cette rencontre, de cette nouvelle vie à deux. Oscillant entre l’action, la frustration et l’émotion, nous sommes littéralement emportés par cette histoire. Et nous nous apprêtons à franchir à nouveau palier dans ce duo avec ce troisième tome.


Durant la vicieuse attaque du Joker, Damian Wayne fut capturé par le Clown Prince du Crime et dut faire face à une version sardonique et effrayante de son propre père, Batman... Un duel qui fit ressortir la peur et l'angoisse de ce fils maudit face à l'héritage imposant qui est le sien. Car Damian n'aspire en son fort intérieur qu'à remplacer dans quelques années son père en tant que protecteur de Gotham.
(Contient: Batman and Robin #15-17 + Batman and Robin annual #1)


Ce petit tome commence avec le premier annual du titre. Si ces numéros spéciaux ne me font ni chaud no froid la plupart du temps, celui-ci est plutôt sympathique à lire, avec une belle parenthèse enfantine, à l’opposé de l’aspect noir et sombre de titre. Un jeune Damian qui veut faire ses preuves et également se rapprocher toujours un peu plus de son père et organise donc un voyage plein de surprises, de belles surprises pour son père à travers l’Europe, sur les traces de ses défunts parents. Pendant ce temps, Damian peut en profiter pour agir à Gotham sous le costume de Batman !
Vraiment très sympathique à lire, beaucoup de tendresse et d’émotion.


La moitié du tome, ensuite (ce qui ne représente que deux épisodes…), se retrouve sous le joug du Deuil de la Famille. Encore une fois, et comme beaucoup de titre du batverse, Batman & Robin est « pollué » par les événements du titre de Scott Snyder et Greg Capullo. Mais encore une fois, le scénariste arrive à faire abstraction des contraintes pour nous offrir quelque chose de sympa.


Désobéissant, une fois n’est pas coutume, à son père, alors que le Joker effectue un retour détonnant à Gotham, Damian se retrouve aux mains de ce dernier, alors qu’il était à la recherche d’Alfred. Et comme avec tous les autres proches de Batman, le Joker ressort son laïus comme quoi ils ne sont tous que des boulets, des poids morts à l’épanouissement de « son » Batman. (Je me rappelle la profonde et désastreuse répétitivité de ces tie-in maintenant…)
Mais pour Damian, les choses sont différentes, puisqu’il a le droit, en plus, de se faire démolir par Batman lui-même, ce qui va avoir un impact psychologique très fort sur le jeune garçon, montrant encore un peu plus, s’il eut été besoin, de son attachement à son père.


Dans le dernier épisode, nous avons le droit aux contrecoups de ce terrible affrontement avec le Joker, dont nous n’avons, bien entendu, pas la conclusion. Rare que ce soit dans ce sens là, mais je préfère le mode de publication de Panini pour ces grandes sagas Marvel Now, comme le Procès de Jean Grey ou Infinity où l’on se retrouve avec les épisodes des différentes séries ensemble. Ici, pour peu que l’on ne lise pas le titre Batman, on n’a ni le début ni la fin de cette saga, assez rageant donc.


Graphiquement, je suis fan du travail de Patrick Gleason, et ici, son approche de ce Joker se punaisant son vieux visage sur la tête est juste fantastique ! Terriblement malsain et dérangeant, mais fantastique. C’est le premier à réussir, véritablement à rendre ce Joker terrifiant, sale, à faire vomir. A ne pas rendre son visage gadget ou mal foutu.


Bref, hormis la surprise et la déception de se retrouver avec un tome de seulement quatre chapitres, la moitié du tome est consacré au Deuil de la Famille, plus un épisode « épilogue ». Ne reste alors qu’un épisode passionnant et « indépendant » avec l’annual qui entame ce tome. Et s’il est très plaisant à lire, cela ne sauve pas la lecture de ce mini tome trois, réservé à ceux qui veulent découvrir ce qui arrive à Damian pendant la saga du Joker. Cela reste malgré tout, un excellent titre et Peter J. Tomasi et Patrick Gleason font toujours de l’excellent travail.

Romain_Bouvet
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le 2 mai 2016

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Romain Bouvet

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