Enième chute de Gotham
La montagne a accouché d'une souris je ne le crains. La Joker War, annoncée en grande pompe comme le nouveau coup d'éclat du Joker, un arc blockbuster ultime, est malheureusement surtout de la...
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le 20 avr. 2022
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Comics de James Tynion IV, Guillem March, Tony Daniel et Jorge Jimenez (2021)
Bon, il faut bien reconnaître que le premier tome de Joker War, la série Batman en fait mais avec James Tynion IV aux rênes en lieu et place de Tom King, n’était en fait qu’une mise en bouche. Joker War se déroule véritablement ici, dans ce second tome. Le Joker est de retour en ville, et semble bien décidé à mettre Batman plus bas que terre. Une fois n’est pas coutume. Mais cette fois-ci le clown a décidé de s’en prendre autant au côté Batman, qu’au côté Bruce Wayne.
Le Joker a pris le contrôle de Gotham City : sous ses ordre, relayés par sa nouvelle assistante, Punchline, ses hommes prennent d’assaut en toute impunité les quartiers d’une ville autrefois protégée par le Chevalier Noir. Mais ce dernier est en plein désarroi : tourmenté par la mort de son plus fidèle ami, Alfred, et par la saisie de ses biens et de Wayne Enterprises, Batman doit retrouver en lui la force qui lui permettra de reprendre en mains sa destinée et celle de sa cité.
Batman Joker War débute la reprise de la série principale Batman par James Tynion IV (Batman Eternal, Detective Comics, Justice League Dark). Spécialiste des castings étendus, le scénariste s’empare de la faune criminelle de Gotham et donne à chacun son quart d’heure de gloire, tout en réservant une place de choix au plus illustre d’entre eux, le Joker, que l’on découvre ici accompagné d’une nouvelle collaboratrice : Punchline. Pour animer cette dangereuse galerie, les meilleurs dessinateurs de DC se donnent la réplique, parmi lesquels Jorge Jimenez et Guillem March.
(Contient les épisodes Batman #95 à 100, Batman : The Joker War Zone #1 et The Joker 80th Anniversary 100-Page Super Spectacular #1)
Le Joker a frappé fort, Bruce Wayne n’a plus un centime ! Plus de manoir, plus de société ! Batman n’a plus la moindre Batcave, tous ses véhicules sont aux mains du Joker et de ses sbires. Batman se retrouve fortement démuni, mais ce n’est pas pour autant qu’il se décide à abandonner le combat. Bien au contraire, et tant pis s’il se retrouve dans une mauvaise situation. Il est et reste Batman, avec ou sans Batmobile ou Batplane.
Inversement, le Joker vient de devenir l’un des hommes les plus riches du monde. Il ne compte pas sur cette argent pour se la couler douce aux Bahamas, non, il tient à dépenser le moindre centime de la fortune de Bruce Wayne à détruire Batman ! Il ne recule devant rien, surtout avec de tels moyens, allant même jusqu’à gangrener la mairie.
En un rien de temps, il plonge la ville dans un incroyable chaos. Batman est dépassé, et la petite nouvelle, Punchline, parvient aisément à mettre à mal notre héros. Plus de matériel, plus de base, plus de véhicule et plus personne autour de lui, la situation est critique. Heureusement, une alliée inattendue, Harley Quinn, va lui prêter main forte (c’est toujours dangereux quand on y réfléchit) et surtout sur un un autre allié pour le moins surprenant…
En effet, James Tynion IV nous propose enfin ce que nous attendions tous depuis la mort d’Alfred, une véritable scène « d’au revoir ». Une scène très forte, magnifiquement imaginée par James Tynion IV. Depuis la disparition tragique du majordome j’attendais cette séquence. Je ne comprenais pas comment, alors que le lien entre Bruce et Alfred était aussi fort et unique, je ne comprenais pas comment on pouvait passer, aussi longtemps, à côté d’une telle scène. Une scène aussi importante.
Dès lors, après la chute de notre héros, et quelle chute, notre héros se remet en selle, aidé par toute sa « famille ». La route sera longue, parce que le Joker a encore pas mal d’autres projets pour son meilleur ennemi. La perte de son argent, et de son matériel n’étaient que les prémices du plan diabolique du Joker. Le Clown Prince du Crime tient à frapper au cœur. Là aussi, il sera question d’Alfred…
Le grand final ne se résume pas à un simple affrontement entre Batman et le Joker. Non, cette fois-ci, une tierce personne se joint à eux. Une personne qui sait qu’arrêter le Joker ne servira à rien. Une personne qui sait que d’envoyer le Joker à Arkham ne fera que mettre en « pause » sa folie dévastatrice et meurtrière. Harley Quinn sait que Batman veut bien faire mais elle sait aussi que sa méthode ne fonctionne pas, qu’elle ne peut fonctionner avec un fou comme le Joker, et elle va alors lui poser un ultimatum…
Un récit coup de poing, qui va à mille à l’heure, qui plonge Batman encore un peu plus bas que terre. Mais c’est aussi un récit qui va permettre à James Tynion IV de faire un peu table rase de tout ce qui entoure le justicier. On parle beaucoup de ce que le justicier a perdu durant ce Joker War, mais je pense qu’il faut également retenir ce qu’il gagne, en la personne de Harley Quinn. La jeune femme « rentre » officiellement dans la « famille ». J’ai hâte de voir ce qu’il va en découlé.
En seulement quelques cases, le duo fonctionne super bien selon moi.
On retiendra également Punchline, plus méchante que folle à l’inverse de Harley, le petit Clownhunter aux méthodes expéditives et sanglantes, ou l’arrivée teasing de Ghostmaker qui semble bien connaître Bruce Wayne !
Graphiquement, je ne retiens que Jorge Jimenez. Bon il dessine plus de 90 pourcent du tome. C’est une claque sans nom. Un style nerveux, fougueux, bourré d’énergie. Ce n’est pas toujours parfait, mais c’est le genre de dessins qui nous emportent dans une tempête dès les premières cases. Ses personnages masculins sont charismatiques sans être recouvert de muscles, ses personnages féminins sont sexy sans être vulgaires.
Bref, Joker War n’est pas le meilleur arc de Batman, ce n’est d’ailleurs pas le meilleur arc sur le Joker, mais c’est un récit prenant, sympathique, qui promet de belles choses pour la suite et qui plonge Batman dans une direction inédite. Et puis c’est tellement, tellement, tellement plus intéressant et meilleur que le Batman de Tom King. J’ai juste hâte de me jeter dans le troisième et dernier tome.
Créée
le 25 août 2022
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