Beaucoup l’ont décrié, critiqué, descendu, presque hué. Et bien moi, j’ai beaucoup aimé Batman Metal ! J’ai vraiment apprécié. Tout n’était pas parfait, loin de là, et Scott Snyder a ses défauts, mais il a le mérite de proposer des choses.
Avec cet énorme pavé, de pratiquement 500 pages, DC ne nous propose rien d’essentiel ou d’indispensable dans la compréhension ou la lecture de Batman Metal. Non, ces cinq chapitres de Tales from the Dark Multiverse nous permettent de nous plonger, encore un peu plus, dans les tréfonds sombres et inquiétants du Multivers Noir.


De l’autre côté de la barrière dimensionnelle se trouve un Anti-Multivers composé de mondes dans lesquels le destin des héros a pris un tour des plus dramatiques. Un être est capable de passer d’un cosmos à l’autre et d’observer les différentes terres parallèles : Tempus Fuginaut. C’est ainsi qu’il contemple ce que deviennent les héros de l’Univers DC sur ces mondes où les événements terribles de Knightfall, Blackest Night ou encore Infinite Crisis ont donné lieu aux pires catastrophes.
Batman Metal – le Multivers Noir ou l’exploration des recoins les plus sombres du reflet déformé de l’Univers DC. Les plus grands événements de la continuité sont revisités par Scott Snyder (Batman Metal, New Justice), Tim Seeley (Nightwing), Kyle Higgins ou Jeff Loveness, qui donnent un aperçu des profondeurs de cet Anti-Multivers.
(Contient les épisodes Tales from the Dark Multiverse : Knightfall #1, Tales from the Dark Multiverse : Death of Superman #1, Tales of the Dark Multiverse : Blackest Night #1, Tales of the Dark Multiverse : Infinite Crisis #1, Tales of the Dark Multiverse : Infinite Crisis #, Tales of the Dark Multiverse : Teen Titans : The Judas Contract #1, Batman #497, Superman #75, Blackest Night #1, Infinite Crisis #1 et Tales of the Teen Titans annual #3)


Avec Batman Metal nous avons découvert le Multivers Noir, un Multivers où tout a mal tourner, où tout n’est que désastre, désolation, tristesse, souffrance et mort ! A travers le Batman qui Rit et les autres Chevaliers Noirs, nous avons découvert certaines planète où tout à mal tourné. Mais qui dit Multivers, dit forcément infinité de planètes. Grâce à Tempus Fuginaut, seul être capable de passer d’une planète à l’autre, nous allons pouvoir nous arrêter sur cinq autres Terres où les choses ont mal tournées.


Nous commençons avec Knightfall, dans une version où Batman ne parvient pas à reprendre sa ville des griffes de Jean-Paul Valley, Azrael. Ce dernier métamorphose Gotham en une ville de mort et de destruction. Les habitants vivent dans la peur et l’obéissance. Et c’est un Batman méconnaissable que nous retrouvons trente ans plus tard, qui réalise son erreur sur sa méthode. Mais n’est-il pas trop tard ?


Une revisite particulièrement bien travaillée et crédible. On se rend compte que le personnage d’Azrael était vraiment propice à de nombreuses pistes pour clôturer Knightfall. Une fois n’est pas coutume le noir profond s’empare de cette Terre.


Le deuxième chapitre s’intéresse à la Mort de Superman. Lois Lane ne parvient pas à faire son deuil, à accepter la mort du super-héros. Elle se retrouve investi d’incroyables pouvoirs kryptonien. Aveuglée par la douleur et le chagrin, sa quête de justice, se transforme en soif de vengeance aveugle et n’hésite pas à franchir la ligne, jusqu’à devenir le parfait contraire de celui qu’elle aimait.


Une histoire sombre et nihiliste, avec une Lois Lane terrifiante mais, en même temps, passionnante.


Dans la version revisitée de Blackest Night, Sinestro est devenu, en même temps, le porteur principal de l’anneau noir de la mort, mais également l’unique porteur de l’anneau blanc de la vie ! Un mélange détonnant qui plonge la Terre, mais également tout l’univers dans une nuit noire sans précédent. Les survivants, se comptent sur les doigts d’une main. Lobo fait parti de ceux-là et a pour mission de porter la Colombe auprès de Mister Miracle, pour tenter d’inverser la balance et tenter de restaurer l’univers.


Une intrigue passionnante, d’une grande richesse et pleine de rebondissements. Le principal étant le cliff final qui montre que la solution peut parfois être pire que le problème !


Dans Infinite Crisis, Blue Beetle est passé de point départ assassiné à celui de personnage principal. Dès le début il est parvenu à tuer Maxwell Lord, devenant alors celui qui dirige l’action. Avec son intelligence, ses moyens, ce qu’il a découvert en prenant la place de Lord et son partenariat avec l’Oeil, il devient une menace de plus en plus importante, de plus en plus incontrôlable. Et alors qu’il espérait être un sauveur, il devient, peu à peu, l’instrument de destruction de tout ce en quoi il croyait !


Une revisite bien pensée et bien écrite de l’une des meilleures Crises de l’univers DC.


L’idée de base de toute la revisite du Judas Contract est simple, et si Terra n’était pas morte ? On nous montre à quel point sa folie destructrice et meurtrière aurait pu tout chambouler dans l’univers DC ! Nous montrant même à quel point le personnage était puissant et dangereux !


Cinq revisites absolument géniales ! Plaisantes à lires, bien pensées, je suis vraiment fan de ce genre de What If, surtout lorsque cela est aussi bien écrit. Cela nous montre à quel point le Multivers Noir peut être d’une richesse incroyable. Ce qui est bien également avec cet ouvrage, c’est qu’Urban Comics a eu la bonne idée, après chaque chapitre, de nous proposé les épisodes originaux dont ils s’inspirent.


Graphiquement, dans l’ensemble, c’est plutôt agréable, plutôt joli à regarder. Rien d’exceptionnel, mais cela fait le job. Mais en regardant les épisodes originaux, on se rend compte que les dessinateurs d’origines étaient un cran au dessus quand même. Jim Aparo, George Pérez pour ne citer que ces deux là !


Bref, ce premier tome de Batman Metal – le Multivers Noir n’est certes pas indispensable pour la lecture de Batman Metal, mais il n’en demeure pas moins une lecture plaisante, très plaisante et très réussie. Des revisites réussies et clairement à la hauteur des œuvres d’origine.

Romain_Bouvet
8
Écrit par

Créée

le 3 sept. 2021

Critique lue 74 fois

Romain Bouvet

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