Un Long Halloween modernisé

Batman fait face à une enquête difficile: quelqu'un qui semble le connaitre parfaitement le suit à la trace, utilisant ses ennemis contre lui afin de l'amener où il veut. Dans le même temps, un vieil ami refait surface...

Voilà. Dit comme ça, ça fait bof. il est vrai que Hush ne brille pas par son originalité, on retrouve encore et toujours Batman qui marave la face de ses ennemis alors qu'un mystérieux boss final l'observe à la dérobée pour une raison mystérieuse qui est, bien sûr, de l'éliminer (et le grand méchant de cette histoire en a eu maintes fois l'occasion, c'est à se demander pourquoi tous ces imbéciles se cassent la tête à inventer des plans horriblement compliqué pour faire quelque chose de dramatiquement simple. Vous me direz qu'ils sont fous, je vous répondrai que c'est un peu facile).

Mais ce n'est pas exactement là qu'il faut chercher la valeur de Hush. C'est dans sa réalisation, et Jim Lee et Jeph Loeb ont fait un excellent travail.

Côté scénario, Loeb n'a pas tenté de faire dans l'inattendu. La structure est classique, les rebondissements prévisibles. Mais c'est très bien raconté. La plus grande partie de la vie du Dark Knight est passée en revue, bons comme mauvais moments, afin finalement de faire le bilan sur ce qu'il est devenu entre le Long Halloween de ses débuts et son univers actuel, tellement plus large. C'est d'ailleurs un excellent bouquin pour un novice qui veut comprendre les grandes lignes de l'univers sans se taper tous les (excellents) ouvrages qui le précèdent. Et puis, les ficelles de l'univers sont grossières, mais collent bien à Gotham.

Et puis, il se passe pas mal d'événements marquants. Je ne spoilerai pas, mais je peux affirmer que la face de Gotham a pas mal changé à travers plusieurs personnages.

Côté graphismes, Jim Lee a produit un excellent travail. Je suis habituellement assez peu fan des dessins des comics récents, parce que ça vire souvent pas beau. Le style de Jim Lee au contraire est propre et expressif et la colo de qualité (qui a dit que la colo numérique était un fléau? Ah oui, moi.... my bad). J'aurais même tendance à trouver le dessin bien plus intéressant que le scénar dans cet album.

Petit à petit, Batman prend conscience qu'il n'est pas seul. Mais comme tout héros qui se respecte, il souffrira encore beaucoup avant la fin...

[SPOILER] Sinon, j'ai beaucoup apprécié le traitement réservé au Sphinx. Dans Un Long Halloween et Amère Victoire, Loeb l'avait cruellement ridiculisé à plusieurs reprises, alors que c'est un personnage très intéressant à mettre en scène. Justice lui a été rendue dans Silence.