The Dark Knight Returns sonne pour beaucoup comme le Batman ultime. Celui qui a su rendre éternel un héros qu’on croyait mort depuis longtemps. Celui qui a révélé au monde entier, qu’un monde de justicier pouvait être sombre et triste. Bref, une grande œuvre que l’on décrit très souvent comme étant « le meilleur comic book avec Watchmen ». Et c’est probablement parce que je n’ai pas vécu cette période de l’âge de bronze des comics, mais je ne suis ni fan de Watchmen, ni fan de The Dark Knight Returns.
Je ne sais pas ce qui cloche chez moi. C’est comme Batman Hush, peut-être que j’en attendais trop et qu’au final, les attentes ne sont pas comblées ? Peut-être, j’aurai dû lire le comics avant de voir l’excellent OAV ? Peut-être tout simplement, qu’on aurait pas dû me spoiler The Dark Knight Returns ?
Ainsi, je n’arrive pas à m’incliner face à Franck Miller. Je veux bien croire qu’il s’agit là d’un épisode fondateur de ce qu’est le chevalier noir aujourd’hui (sombre et psychologique). Mais pour moi, The Dark Knight Returns, malgré ses très nombreuses qualités, est loin d’être l’histoire de Batman la plus palpitante et la plus riche que j’ai pu lire ou voir. Certes, il demeure une grande œuvre, ça, je ne le nie pas. Je dis tout simplement que je n’ai pas lu ce comics au bon moment. Peut-être trop tard. Il aurait fallu que je découvre cette histoire en même temps que les gens lors de sa publication, pour me rendre compte du renouveau qu’il a amené. Et ça, j’en suis navré, je n’en est pas eu l’occasion (moi-même, j’en suis contrarié). Du coup, c’est après trente ans d’existence (la vache), que l’édition d’Urban Comics tombe dans mes mains (après m’être démené des mois pour me le procurer).
Mais voilà donc ce qui me manquait lors de ma lecture, la surprise. En effet, ce livre n’a finalement fait que confirmer la vision que j’avais de Batman. Un Bruce Wayne fragile et mortel, qui laisserai derrière lui un héros invincible et éternel. Et voilà donc pourquoi je devrais aduler ce livre, parce que c’est lui, qui a initié cette vision du chevalier noir. Pas Killing Joke, pas The Dark Knight Rises de Nolan, mais celui-ci !
Et en voilà donc, un comic book fort bien écrit. Car rien que dans son concept, il mérite le détour. Un Bruce Wayne vieux, qui a abandonné son alter-ego, mais qui va être contraint renfiler le costume lorsque Gotham est sur le point de sombrer dans un chaos irrattrapable. Mais ce retour va également sonner le réveil du Joker. Car, ça, Franck Miller l’a bien compris, sans Batman, pas de Joker. Joker est dépendant de Batman, il est sa seule raison de vivre. Et je dois bien dire que cette écriture du Joker, je l’a trouve stupéfiante. C’est presque à mes yeux, la plus grande réussite de ce comics. Car il rappelle un point fondamental de la relation entre Joker et Batman, Joker l’aime.
Et quand j’y repense, je me rends compte que le comics devient vraiment génial, à partir du troisième chapitre, quand Joker entre vraiment en action. Car plus j’y pense, plus je trouve que les deux premiers chapitres ne servent qu’à préparer le terrain pour une fin géniale. C’est vrai, ça que retient-on de ces deux chapitres ? Un chef des mutants pas marquant du tout. Un retour du chevalier noir badass, et une présence assez excessive des médias. Car oui, la télé dans cette BD, ça m’a vraiment soulé. A chaque fois, le récit s’arrête pour qu’un débat autour de la légitimé du combat de Batman soit entamé à la télé. Mais c’est bon, j’ai bien compris qu’il y avait des gens qui aimaient pas Batman, pas la peine de le rabâcher toutes les dix pages ! Je sais bien qui c’est prouver que Batman fait partie de la société, qu’il est devenu un sujet politique important (et je trouve ça très bien), mais à la fin… j’en avais marre, désolé !
Puis apparaît enfin, les deux derniers chapitres. Et là… c’est bien… vraiment… bien. Entre, donc, la partie avec le Joker vraiment géniale, l’implication de Clark/Superman dans le conflit, la dimension politique, le suspens, la remise en cause du combat de Batman, le message qu’il donne à la société, et comment elle est interprétée (revu dans le film de Nolan). Bah alors… pourquoi t’as pas fait ça avant Franck ? Je veux dire, tout se qui se passe dans ces deux derniers chapitres (sauf la télé) est génial ! Tout est bien amené, tout est bien traité, tout est bien écrit. C’est graphiquement beau, y a des dessins ultra épiques (la gifle de Batman à Superman mémorable). Et le final tout bonnement grandiose. Bah là… j’ai rien à dire. Il aura fallu que j’attende soixante-dix pages pour que les soixante-dix autres soient sublimes.
Donc… ouais, The Dark Knight Returns est un comics de légende. Ouais, il est vachement bien écrit. Ouais, le dessin est top. Ouais.
C’est juste qu’il m’a pas touché personnellement et ça, à la limite, c’est mon problème. Tant pis pour moi si je sais pas apprécier les bonnes choses. Mais je ne le nie pas : The Dark Knight Returns, ça déchire.