Et pas juste un divertissement débile conceptualisé par un industriel qui ne cherche à pointer du doigt quoi que ce soit, ou une critique hystérisée de la part d'un polémiste qui prétend vouloir attirer l'attention sur quelque chose, alors que, consciemment ou inconsciemment, c'est principalement sur lui.


Non là, je ne sais pas ce qui s'est passé dans le monde du comics, mais quelqu'un à eu l'idée incroyable de.... raconter quelque chose..... de profond en plus, de bien enraciné dans toutes les alvéoles de notre société pour tous nous faire respirer un air frais, nous faire sortir de cette noyade au gaz hilarant, euphorique, soporifique..


Ca commence fort.... c'est la fin, il n'y aura plus rien : on se doute bien que c'est seulement l'aboutissement d'une ère mais tout se termine si abruptement, tellement sans continuité avec le futur, ni même avec le passé, que l'on va se perdre, le fil, nous-mêmes, les héros et l'univers auquel nous nous étions attaché.

Le show doit continuer dans la société du spectacle, les producteurs n'ont pas d'intérêt à ce que ca s'effondre et cette hypnose nous convient bien aussi par son délassement intellectuel conséquent incessant.


Mais là tout nous est démontré comme l'Armaggeddon, on ne peut pas le vivre et continuer après comme si de rien était : la singulière caractéristique de l'Apocalypse c'est qu'on ne peut précisément pas y survivre.


Alors oui la sauvegarde va être écrasée par une autre, être passée au pilon éditorial, au broyeur littéraire : mais les âmes des hommes ne sont pas aussi facilement transmutable qu'une fiction.


Il leur faut un temps d'adaptation, ou, quand la cassure est trop violente comme ici, ne s'en remettront jamais et iront s'enivrer d'autre chose.


Mais pourquoi voient ils tous ca comme une fin dont ils ne pourront revenir malgré cette possibilité de retrouvaille ?


Simplement parce que Batman est usé, un peu vieux, pourtant pas mourant, mais, depuis ses débuts en tant que chevalier, le trépas ne cesse de l'attirer dans sa tombe à chaque fois qu'il se drape de son déguisement mortuaire.

Là il l'enfile directement au dessus du trou car il n'a plus la force de lutter ni de dépérir seul : avec cet air exténué et ses ailes, il a vraiment l'air d'une chauve souris âgée dans son dernier vol.


Se laisse porter par l'air du temps, le dernier courant qu'il subira et le premier qui le traversera lui, et plus l'inverse : le déposera par terre, dans un endroit guère loin, juste assez pour que les gens puissent passer mais que rarement, faire semblant d'accorder de l'importance à des gens qui ont compté un tant.


Obligé de créer des armes avec trois bout de fromage, le voila devenu une simple souris, ils l'ont chassé du ciel nocturne pour les ténèbres des égouts : ca devrait le dégouter au plus haut point, mais pas tant que ca, il n'y a pas de différence d'odeur ou que tout tu te trouves à Gotham.


Le voila affublé du dernier des acolytes : un Robin qui n'en est même pas un tellement il manque de temps pour la former ou pour le trouver.


Ca sonne presque comme un carnaval tellement ils ont l'air ridicule dans leur duo de fortune, mardi gras avant la grande disette.


On bourre le lecteur d'un millions d'informations, les médias s'affolent et révèlent la vérité sur la machination tellement ils ont l'impression que tout va s'effondrer si ils restent sur leur poussée habituelle.


Tout part à vau l'eau :


- le pouvoir de la presse, ne pouvant plus contenir l'information sur l'avenir, dans un monde ou tout le monde est obligé de vivre au jour le jour.

Il se permet donc de devenir un outil de propagande agressif pour rallier des gens fanatisés à son culte en inventant des faits de plus en plus fou et foudroyant.

- celui de la justice, elle n'arrive plus à garantir la sécurité de personne à part de ceux qui les entretiennent : la corruption fait que ceux-ci se réservent ca, comme un luxe, ne voulant pas comprendre que la si structure s'effondre c'est forcément dans son entièreté.

- le maire de la ville devenu un simple porte-parole des gros entrepreneurs de la ville vu que ce sont eux qui le payent.

- son gouvernement transmuté en administratif, plein de gens qui ont étudiés le droit et la politique obligés de se dénaturer en comptable.


Dans tout ca Batman doit remettre de l'ordre en ayant tous les autres contre lui : la société de caste réaffirmée bien fort contre un homme qui a lutté toute sa vie pour prouver qu'on pouvait venir de n'importe laquelle et soutenir toutes les autres.


Il va utiliser la seule partie de son corps qu'il ne lui fait pas défaut : son cerveau.

Devoir regorger d'ingéniosité quand on ne peut plus puiser dans ses forces.


Chercher de l'aide dans des lieux qu'il n'aurait jamais pu imaginer bien que devant ainsi donc affronter des alliés, dont il n'espérait pas ne serait-ce que les effleurer dans cet état décrépi de combattant et de terrain.


Et à la fin, la justice, comme à chaque fois.


Le coté dallage uniforme de la dernière aventure de Batman entrecoupé de la télé ou autre donne vraiment un coté synthèse, d'un univers, que l'on fait le plus compact possible parce qu'on s'est abstenu de mettre des chose intéressantes tout le long de ses aventures.

L'accélération de l'Histoire fait que l'Apocalypse est toujours forcément la partie la plus intéressante.

N'appelons pas ce dernier moment, celui des Révélations ?

Les hommes ne contiennent plus la vérité quand il ne leur reste d'autres portes de sortie, les voilà à déclarer moults confidence en espérant être sauvé.


Dans la forme comme le fond, ce comics respire ce principe : Frank Miller a fourni une pièce de maitre pour témoigner que ce qui s'était fait avant n'était pas souvent bien tout en prouvant qu'on pouvait modifier cette lancée.


Tu peux changer ton environnement ou que tu te trouves, même si tu es fatigué de ce monde, il te suffit d'idées étincelantes se répandant comme une trainée de poudre, pour faire se dissiper les ténèbres aux alentours.

Créée

le 30 nov. 2023

Critique lue 12 fois

Janenba

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