Mise en lumière d'une passé peu connu

En me lançant dans Batman the Knight, je ne sais absolument pas dans quoi je m’aventure. Je sais juste que l’équipe artistique, composée de Chip Zdarsky et Carmine di Giandomenico me fait saliver et espérer le meilleur pour ce récit complet retraçant l’entraînement extrême que s’est imposé Bruce Wayne lorsqu’il a quitté Gotham. Entraînement hors du commun, dont on ne sait que peu de chose, si ce n’est que cela lui a permis de devenir Batman !


La rage de Bruce Wayne après le meurtre de ses parents le pousse à vouloir devenir maître dans l’art du combat pour livrer justice. Un conflit psychique et violent qui le mène des sombres ruelles parisiennes aux sommets enneigés de la Corée du Nord, des forêts canadiennes aux gratte-ciel new-yorkais et jusqu’à la fièvre d’Abu Dhabi. La rencontre de nombreux mentors l’initie à l’art du cambriolage, au combat à mains nues, à l’ésotérisme même, et son lot de dangers. Quand les confiances qu’il tisse se transforment en rivalité, son errance intérieure le ramène inexorablement au berceau de tous ses démons : Gotham.

Batman The Knight est l’occasion pour Chip Zdarsky de revisiter une étape importante dans la construction physique et mentale du Chevalier Noir. Cette période, finalement peu documentée, est ici modernisée par le trait de Carmine di Giandomenico et les talents de dialoguiste de Chip Zdarsky.

(Contient les épisodes Batman the Knight #1 à 10)


Ce récit complet nous embarque donc dans le long périple initiatique de Bruce Wayne à travers le monde visant à devenir un expert absolue sur tous les sujets possibles et imaginables afin de devenir le justicier qu’il s’est promis de devenir. Tous les styles de combat, l’espionnage, le maniement des armes et même la magie. Bruce pense à tout, il ne veut pas avoir le moindre angle mort, le moindre point faible.


Il parcourt donc le monde, et se présente à tous les plus grands experts pour devenir leur disciple et ainsi se renforcer, s’entraîner, apprendre et définir concrètement les contours de la mission qu’il s’est fixé sur la tombe de ses parents. Un parcours passionnant, que l’on emprunte bien volontiers avec le personnage.


Si l’on croise de nombreux experts, de nombreux maîtres, connus plus ou moins, ou non, nous découvrons également le personnage de Anton. Celui-là même qui est apparu récemment à la fin du Joker War de James Tynion IV, en tant que Ghost Maker. Une rencontre forte, une amitié puissante, des désaccords certains, mais des éléments qui donnent enfin de la profondeur au personnage de Ghost Maker.


On découvre un personnage meilleur et plus apte à apprendre que Bruce, mais pourtant il n’arrive pas à prendre le dessus sur ce dernier. Son manque d’empathie étant une force mais aussi une faiblesse. Mais cette rivalité, cette opposition, nous permet, un peu, de comprendre le pourquoi et le comment des différents Robin. La présence de Anton auprès de Bruce pendant cette méga « formation » est essentielle et déterminante dans sa réussite.


Si j’ai pris un grand plaisir à suivre ce parcours qui a permis à Bruce Wayne de se former, corps et esprit, de se transformer en Batman, les deux derniers chapitres m’ont un peu plus décontenancé, alors qu’on apprend que Bruce à rencontré Ras al Ghul bien en amont de ce que nous pensions jusqu’à maintenant. Niveau continuité je ne suis pas fan, et surtout pas sûr du truc, nous verrons comme Zdarsky sans décarcasse en reprenant le titre principal.


J’attends donc de voir ce que cela va donner avant de juger ces derniers chapitres.


Petits mots également sur les dialogues entre le jeune Bruce et Alfred. Une énorme émotion se dégage de ces scènes très fortes.


Graphiquement, Carmine di Giandomenico nous livre une prestation assez incroyable. Cela fait longtemps que je n’avais vu l’artiste italien aussi en forme. C’est extrêmement beau, l’action est incroyable, les personnages au top, et le travail sur les expressions faciales très travaillé.


Bref, un excellent récit ! Autant pour les nouveaux lecteurs, porte d’entrée idéale, que pour les anciens, une excellente mise en lumière de cette période peu travaillée du héros. Le personnage de Anton est très intéressant et donne enfin un peu de profondeur à ce personnage. Vraiment hâte de découvrir le travail de Zdarsky sur la série régulière maintenant.

Romain_Bouvet
8
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le 30 janv. 2024

Critique lue 49 fois

Romain Bouvet

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