Batman – Trois Jokers, voilà une lecture que j’attendais depuis pas mal d’années maintenant. Depuis la grand final de la Justice League par Geoff Johns, lorsque Batman, s’installant sur le Trône de Mobius, découvrit l’incroyable réalité, il existe trois Jokers ! Puis plus rien pendant quatre ans, avant que Geoff Johns et Jason Fabok ne décident enfin de nous apporter les explications. Très franchement, en me lançant dans ce récit, je ne suis absolument convaincu par cette idée, même si je ne sais absolument pas à quoi m’attendre, et surtout, surtout, j’ai peur d’une grosse déception.
Le secret du pire ennemi de Batman est enfin révélé : il n’existe pas un mais trois Jokers. Le Clown, le Comique, le Criminel : chacun à sa manière, ces malfaiteurs au sourire carnassier ont infligé à Batman et à ses alliés des blessures autant physiques que psychologiques. Et alors qu’on retrouve des cadavres rappelant la première affaire du Chevalier Noir contre sa némésis, Batman, Batgirl et Red Hood mènent l’enquête pour découvrir lequel des Trois Jokers est l’original… ou s’il existe vraiment. Mais le temps est loin d’avoir guéri toutes les blessures et la confiance entre les trois justiciers est, elle, passablement entamée…
Batman – Trois Jokers ou l’énigme la plus imprévisible et la plus inattendue qu’ait eu à résoudre le Chevalier Noir. Après Justice League, le tandem artistique de Geoff Johns (Batman Terre-Un) et Jason Fabok (Batman – Empereur Pingouin) se retrouve à nouveau réuni pour un récit étonnant qui explore autant l’histoire du personnage, Killing Joke en tête, que les idées de traumatisme et de complexe du survivant.
(Contient les épisodes Batman : Three Jokers #1 à 3)
Déjà, soyons clair, ce qui me gêne avec ce récit qui se veut propre à notre univers DC actuel, c’est que le titre fut une telle arlésienne que le projet m’était complètement sortie de la tête. Le temps est passé, de nombreux épisodes également, et jamais cette information n’a été remise en avant. Du coup, niveau crédibilité, on prend un gros coup derrière les oreilles.
Est-ce la faute de Geoff Johns ou celle de DC ? Difficile à dire. Les interrogation à la fin de Darkseid War étaient nombreuses. Et pourtant, cela a été mis de côté, un peu en même temps que Geoff Johns en fait. Celui qui était l’un des architectes des New52 a presque disparu durant Rebirth. Il n’y a qu’à voir Doomsday Clock qui est passé de récit culminant de l’ère Rebirth à simple récit événement. Metal ayant pris, très clairement sa place.
Avec le temps, on sent très clairement, et rapidement que Geoff Johns nous propose une intrigue qui ne correspond pas à la révélation de base. Le temps jouant son rôle, d’autres scénaristes sont passés par là. Le titre était annoncé comme ambitieux, se devait d’être ambitieux, et au final on a l’impression d’être les dindons de la farce, et que nous n’aurons jamais la réponse à notre question.
Batman, Batgirl et Red Hood enquêtent sur plusieurs meurtres simultanés de la part du Joker. Des meurtres qui font penser à plusieurs façons d’agir du Joker, trois scènes de crime pour être exact. Nos trois justiciers vont devoir se poser les bonnes questions, puisque l’explication est inimaginable.
C’est une véritable enquête que nous propose Geoff Johns, avec un rythme lent, une traque d’indices et une tension palpable et permanente qui ne fait que grimper crescendo. On oscille entre révélations et des moments de doutes, de tensions. Les trois enquêteurs ne sont pas sur la même longueur d’ondes. Ils sont tous à fleur de peau, il faut dire, que ce soit Batgirl ou Red Hood, ils ont un passif quelque peu traumatisant avec le clown tueur !
Le récit est plaisant à suivre, intéressant, prenant par moment, il faut savoir passer outre que le récit n’est pas ce que l’on nous avait promis. Mais cela n’empêche pas Geoff Johns de proposer un récit intelligent. Si je ne suis pas fan de cette idée des trois Jokers au final, comme je ne l’étais déjà pas à la base, le travail sur le personnage est bon, tout comme celui sur notre trio d’enquêteurs.
Néanmoins, le final, sans rentrer dans les détails, est terriblement décevant. C’est la grosse déception de ce récit. Les dernières pages nous montrant très clairement que l’idée de Geoff Johns n’a pas pu être développée comme il le voulait à la base, et que l’idée qui l’a remplace n’aura aucun impact. On se dit que tout cela ne mène pas à grand-chose. Que ce soit sur le cliff final, sur ce qu’il se passe entre Barbara et Jason ou sur les agissements de ce derniers, et surtout sur ces trois Jokers.
Il faut dire qu’au niveau cohérence, il n’y a rien qui va avec cette idée.
Graphiquement… ben c’est du Jason Fabok ! Ça tire la tronche, c’est sombre, c’est lent, c’est statique. Les personnages ont des muscles partout… D’ailleurs leurs muscles ont des muscles. Je veux bien que l’on mette en avant le côté « iconique » des personnages phares comme Batman, mais je veux dire il y a des limites. Il y a d’autres choses à mettre en lumière, comme travailler les émotions. A part tirer la tronche, Batman fait la gueule, c’est dire !
Je ne suis pas fan de cet artiste, je comprend qu’il soit très apprécié, mais je ne cherche pas cela quand je lis un comics. J’aime la simplicité, l’originalité, pas du muscles, des seins et de l’action sans vie. Je reconnais, cependant, que son Joker est plutôt sympa, mais parce qu’il obligé, ici de travaillé l’expressivité et non la musculature du personnage.
Bref, une grosse déception sur ce qu’est ce comics, mais une agréable lecture, une enquête palpitante, un final décevant et l’impression que DC Comics s’est un peu foutu de nous. Je n’attendais rien de par mes doutes à la base, je ne suis donc pas déçu. Ce n’est clairement pas une lecture sur laquelle je reviendrais.