J’ai véritablement adoré, adhéré à l’univers proposé par Sean Murphy autour de son Batman. J’ai adoré White Knight et son Joker. J’ai adoré Cursed of the White Knight et son passé oublié. Mais si un personnage est parvenu à se démarquer plus que les autres, c’est bien Harleen Quinzel ! Je la trouve juste géniale ! Je l’apprécie même peut-être plus que la version originale, c’est pour dire. Aussi, avais-je vraiment hâte de découvrir ce spin-off de Katana Collins, la femme de Sean Murphy, avant que ce dernier ne nous propose la troisième et ultime partie.
Désormais Bruce Wayne est enfermé en prison, mais il a noué une relation de plus en plus forte avec son ancienne ennemie, l’ex-compagne de Jack Napier, Harleen Quinzel. Jeune maman, celle-ci est contactée par le GCPD pour l’épauler sur une affaire qui va faire remonter à la surface les souvenirs encore vivaces de son passé de criminelle.
Batman White Knight- Harley Quinn poursuit la relecture du mythe du Chevalier Noir et de son univers par Sean Murphy. Pour l’occasion, il compose l’intrigue avec la romancière Katana Collins (Harley Quinn Black + White + Red) et laisse libre cours à Matteo Scalera (Black Science) au dessin pour un récit aussi palpitant qu’émouvant qui montre l’ex-partenaire du Joker reprendre sa vie en main et devenir enfin la justicière dont Gotham a besoin.
(Contient les épisodes Batman White Knight Presents Harley Quinn #1 à 6 et Harley Quinn Black + White + Red Chapter #6)
Deux ans après les évènements de de Cursed of the White Knight, Bruce Wayne purge sa peine de prison et Gotham n’a jamais semblé être un endroit aussi parfait à vivre. La criminalité a pratiquement totalement disparu. Dans le même temps Harley Quinn tente, tant bien que mal d’élever ses jumeaux. Une vie compliquée, peu évidente, la jeune femme, la jeune mère n’ayant pas beaucoup de perspective d’avenir, et son quotidien se limitant à ses bébés, des souvenirs avec le Joker et des parloirs avec Bruce.
Mais soudain, la ville subit une nouvelle vague d’assassinats. Des meurtres tous mis en scène et qui laisse penser qu’un nouveau tordu vient de débarquer à Gotham. Dans l’impasse, le GCPD vient demander de l’aide à Harley pour qu’elle les aide à établir un profil. D’autant que ce nouveau venu semble multiplier les clins d’œil à un certain criminel « clownesque » proche de Harley.
On se retrouve avec une Harley qui tire tout la couverture à elle. Elle est l’héroïne de ce récit, son personnage principal et de loin. Confidente, mère, psy, détective, super-héroïne, elle tente de jongler avec toutes ces casquettes et fait en sorte d’exceller à chaque fois. Pourtant, les questionnements et les impasses sont nombreux. De plus, elle doit jongler avec un agent du FBI in peu trop pressant, pour ne pas dire oppressant et qui semble étrangement très impliqué dans l’affaire.
C’est un vrai plaisir de lire cette intrigue, de suivre Harley Quinn, de la voir ainsi mise en avant, de prendre tant la lumière. J’adore ces flashbacks qui approfondissent le personnage, j’adore ce rapprochement avec Bruce. Et j’adore de voir l’univers de Sean Murphy continuer de croître. C’est un vrai plaisir. J’adore cet univers.
Je dois bien reconnaître que je ne m’attendais pas à voir le problème de la parentalité en étant une mère célibataire être abordé dans ce comics. C’est criant de vérité de voir Harley être déchirée entre son amour profond et sans limite pour ses enfants et son besoin de retrouver une vie à elle, pour elle, juste elle. Sentiment que toutes les mamans ressentent lorsqu’elles essaient de s’extirper des griffes de cette maternité oppressante. C’est tellement rafraîchissant.
Malheureusement, l’intrigue en elle-même, cette vague de meurtres n’est pas à la hauteur de cet univers et du personnage dont je viens de parler. Des crimes sur le motif du cinéma des années 50, 60, sans réel impact, sans véritable intérêt. Avec une résolution assez banale et peu surprenante. Après, peut-être que le travail sur Harley efface, écrase le reste.
Graphiquement, Matteo Scalera nous en met plein la vue ! On reconnaît sa patte immédiatement, mais on sent qu’il se plie volontiers au style de Sean Murphy pour garder une cohérence. Et c’est juste magnifique. C’est juste splendide !
Bref, à l’image des deux tomes de Batman White Knight, ce tome sur Harley Quinn est passionnant et de toute beauté. Véritable extension de ce nouvel « univers », l’accent est mis sur une Harley pertinente, touchante et moderne. L’intrigue est un peu en dessous du reste, mais ce n’est pas grave, le reste est suffisamment exceptionnel pour nous faire adorer ce livre.