Black Butler par SubaruKondo
Si je devais accoler un manga au mot "surestimé", j'aurais bien quelques titres en tête...Mais si je devais accoler un manga à l'expression "Complètement et incompréhensiblement surestimé", ce serait Black Butler.
Ceci dit, ce n'est pas si incompréhensible, Yana Toboso s'est contentée de prendre des éléments de recettes qui fonctionnent : ère victorienne, yaoi(mais pas trop), affaires sordides (mais pas trop), jeune noblillon bishônen (et trop), démon manipulateur (mais pas trop).
On a vu des mayonnaises bien prendre avec des éléments classiques, ceci dit...Sauf que celle-ci est clairement allégée : le dessin est quelconque, pour ne pas dire mensonger (les illustrations couleur sont très belles, le manga lui-même est très basique), les scénario ultra prévisibles et sentent le réchauffé, les seconds rôles sont inutiles et crispants - crispants, surtout mais très présents, pour combler la vacuité du titre et supposés occuper le poste "humour". Et le fait d'entrée de jeu de pouvoir poster des personnages dans des cases est plutôt révélateur, selon moi.
Et j'en arrive au "couple" central, Ciel et Sebastian.
Pour rester dans l'analogie culinaire, ces personnages sont la "sucrette", l'aspartame du couple yaoi, un duo de lieux communs : le uke-dédaigneux-effeminé-gotheux et le seme-manipulateur-doucereux. Et ça s'arrête là. Aucune substance, aucun réel développement de leur relation. Sebastian, supposé être un démon, ne fait rien de plus que suivre son maître partout et distribuer des sourires faussement menaçants, jamais accompagnés d'effets. Ciel, sous des allures de héros au passé torturé ne dépasse jamais le stade de l'insupportable merdeux capricieux.
Et c'est précisément la raison de ce succès : l'emballage est vendeur, l'intérieur est vide, parfait pour les gamines et fanficeuses qui peuvent voir ce qu'elles veulent au travers de ces personnages en carton-pâte, pas suffisamment trash pour repousser ce public lambda. Tout est allégé dans ce manga, rien n'est assumé, poussé au bout : du yaoi pour midinette, du gore pour midinette. Chiant et sans goût. Préférez "Comte Cain" de Kaori Yuki, dont Black Butler est une pâle copie, calibrée pour le marché du manga au kilomètre. En souhaitant qu'il soit rapidement remplacé par une autre série médiocre du même acabit, histoire de changer d'air.