L'un des tomes les moins plaisants à lire pour le moment, du fait de son intrigue qui coule à pic (pour de bon), en faisant le choix de mêler une horde de zombis écœurants (la dessinatrice a voulu trop en faire dans le gore, certaines vignettes font vraiment tape-à-l’œil telles les pages entières de vignettes sanguinolentes sans texte, juste pour le plaisir de la sanquette) et une histoire que l'on a tous vue et revue : celle du Titanic. D'autant plus que, si l'on ne peut s'empêcher de penser au film Dernier train pour Busan (sorti trois ans après ce tome), mais en version affadie, on ne pense pas à tort au film Titanic de James Cameron, car l'auteur elle-même en revendique l'héritage (voyez le dessin page 120 qui reprend la scène mythique de la proue du bateau avec le duo Kate Winslet et Leonardo DiCaprio). Au final, la référence à Titanic est trop poussée, on y pense à chaque dessin qui s'en inspire allègrement (les rentrées d'eau par les hublots, la scène des passagers pauvres bloqués par les grilles... dessinés en reprenant les plans du film), tandis que l'intrigue de zombis nous paraît bien puérilement menée : on ne nous explique pas réellement le processus de réanimation (le galvanisme, par exemple, aurait été tellement simple à évoquer... Le roman Frankenstein restera donc maître en ce domaine) si ce n'est que l'on nous dit "qu'ils vont à la recherche d'une âme". Ce dernier argument soulève encore plus de questions que de réponses : pourquoi mangent-ils les gens (physiquement) s'ils cherchent une âme (entité non physique), comment peuvent-ils penser à ronger des cordes pour attraper des gens (et certainement même ouvrir des portes) s'ils sont réellement "en mode automatique", pourquoi l'une des femmes zombies mange-t-elle d'abord une part de gâteau au lieu de s'attaquer à Lizzy, etc... On a l'impression constante de survoler le sujet, et cela finit par nous agacer rapidement, surtout lorsque le récit n'a pas grand chose d'autre pour détourner notre attention. En effet, les trois quarts de l'opus sont destinés à des combats entre Sebastian et les shinigamis, ou à des images d'attaques zombies. Heureusement les dernières pages arrivent (mais trop tard) à changer de sujet en intégrant une nouvelle personnalité à Lizzy (validée d'emblée à 100% pour enterrer définitivement son caractère niais qui était drôle au départ puis redondant). On attend de voir la suite de cet unique point d'intérêt de ce tome à l'intrigue trop référencée (côté Titanic) ou trop brouillonne (côté zombis). Le Dernier Titanic pour Busan, un mélange contre-nature, lui aussi.