ENFIN ! (Oui, ces majuscules traduisent un état passager d'extrême excitation, à la vue du dernier chapitre de ce tome qui aborde les origines du duo Ciel et Sebastian... On attendait cela comme la cuillère qui nous est donnée en dernier avec notre glace au restaurant). On évitera donc de dire du mal de ce numéro 13, qui nous a porté chance, il faut croire, quand il nous distille des informations essentielles à la toute fin de l'opus, alors que ne l'attendait pas, alors qu'on avait cessé de le demander. Avant ce dernier chapitre délicieux, on assiste tout de même à une sacrée remontada depuis le précédent opus (l'un des moins aboutis), car l'auteur a cette fois-ci inclus d'autres éléments d'intérêt que l'intrigue de zombies (pas terrible), à savoir un personnage-coupable que l'on ne soupçonnait pas, un premier chapitre qui s'ouvre sur un flashback du point de vue d'Elizabeth lors de son enfance et de ses fiançailles avec Ciel, et une transition dramatique bien trouvée (
Sebastian qui se sacrifie pour le Comte
) qui amène presque naturellement ce dernier chapitre qui fait carton-plein. On trépigne de plaisir, sans en dévoiler plus, sur la quantité copieuse de réponses qu'apporte ce chapitre final, et l'on est agréablement surpris par celles qui sont aussi apportées par le chapitre sur Lady Lizzy. On comprend mieux son caractère jusque-là niais : elle craignait d'effrayer le Comte, son fiancé. On ne se rend plus bien compte aujourd'hui de la pression sociale qui pesait au dix-neuvième siècle sur les petites londoniennes de bonne famille, ni même du drame terrible qu'était une répudiation par un fiancé potentiel. Ce chapitre le souligne bien, en montrant de front cette pression, qui a conduit une jeune fille à jouer aux nunuches (ce que l'on a naïvement cru, douze tomes durant, on s'est fait avoir en beauté) pour rester cet objet fragile facile à protéger et à aimer pour un fiancé lui-même très affaibli physiquement et mentalement. On ne peut qu'applaudir ce retournement de situation si bien expliqué, si réaliste, si inattendu. Si le milieu du tome fait un effort sur son histoire à la George A. Romero, ce sont réellement les ouvertures et fermetures qui nous mettent une paire de claques auxquelles on ne s'attendait pas (du tout).