l'Interzone du comics "underground"
Black Hole touche du doigt cette zone du comics "underground" américain dans laquelle on retrouve Daniel Clowes, entre autres auteurs de génie qui ont lu et digéré Philip K Dick, Burroughs, qui savent créer des univers et nous aspirer en eux.
Surtout ne pas passer à coté!!
C'est beau, étrange, profond.
Certains ont mis en avant le parallèle évident entre le mal qui ronge les habitants, sexuellement transmissible, créant un clivage au sein de groupes d'amis, forçant les malades à s'exiler, et le SIDA.
Même si la réflexion sur l'exclusion est un thème central de Black Hole (d'autant plus qu'une fois touché par le mal, des mutations physiques troublantes ont lieu, parfois mignonnes, parfois plus difficile à vivre, toujours arbitraires), on évolue dans un monde étrange et marqué par les années psychédéliques et la Beat Generation, le mal étant approché comme un élément d'isolement et un moteur social étrange, radical, face auquel on ne peut pas ne pas se positionner tant il s'insère fondamentalement dans la trame relationnelle des personnages.
Voir le mal comme une métaphore du SIDA risque peut-être de biaiser le regard sur cette BD, et nous faire oublier que Black Hole est une oeuvre avant tout étrange, onirique, poétique, plutôt qu'une satire sociale.