Médiocre mais indispensable.
Quand l'on découvre les oeuvres de M.Shirow - qui est probablement le mangaka le plus dingue (dans tous les sens du terme) et le plus difficile d'accès - par Ghost in the Shell ou Appleseed, la...
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le 16 juin 2022
Quand l'on découvre les oeuvres de M.Shirow - qui est probablement le mangaka le plus dingue (dans tous les sens du terme) et le plus difficile d'accès - par Ghost in the Shell ou Appleseed, la claque est immédiate, bien qu'elles soient extrêmement complexes à pénétrer en terme de compréhension. Alors certes, il y a énormément à redire sur ces deux oeuvres majeures précitées, tant M.Shirow part dans tous les sens, avec son dessin hyper détaillé et complexe, ses folles notes de bas de page, ses obsessions anatomiques (gros seins et gros cul), ses thèmes graves qu'il traite entre sérieux et doux cynisme, sa passion pour les armes, pour les techniques militaires et pour la science en général, ses propositions philosophico-religieuse, son jargonnage poussif... Mais Black Magic n'est rien de tout ça (peut-être l'anatomie féminine et encore, mais de toute évidence une obsession qui lui vient de sa plus tendre jeunesse), c'est une lecture même très calme, pratiquement fade.
En vrai, on reconnaît à peine M.Shriow là-dedans ; dessins approximatifs, quelques rares planches où les personnages/mécas sont détaillés. Le fond des cases très rarement soigné, il y colle des trames et l'affaire et jouée. Une histoire qui n'a que peu de sens (Oui c'est Shirow, mais en général sa complexité scénaristique a une base réellement solide, là c'est pas vraiment le cas). Un mélange improbable de mythologie grecque et aztèque sur fond de complot politoco-militario-industriel. Il est vaguement question aussi de superordinateur qui régit toute une cité, pour la caution cyberpunk/SF, quelques gunfights et échanges pseudo-scientifique/philosophique et l'affaire est faite.
Vous l'aurez compris, cette première oeuvre du grand Shirow est en demi teinte, pour ne pas dire médiocre. Parce que c'est quand même mauvais si on la prend comme oeuvre relative à son travail à postériori. Mais je pense à mon humble avis que ce n'est pas si grave, car on voit vraiment M.Shirow se chercher dans son style, dans son écriture, dans ses idées. On peut dire heureusement qu'il a pondu Black Magic pour mieux accoucher d'oeuvres comme Appleseed ou GitS. Effectivement BM est bien la matrice originelle des futures oeuvres de M.Shirow, mais dans un fatras confus et indécryptable.
On peut faire le même constat avec Otomo Katsuhiro, avec son recueil "Katsuhiro Otomo Anthology". D'aucuns disent qu'il est le meilleur mangaka de tous les temps, mais relisez cette anthologie... vous serez frappé de doute quant à son génie - Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ; Otomo est un immense mangaka, l'un des meilleurs.
Ceci étant dit, Black Magic fait donc office de catalyseur, de test à son expression débordante en grandeur nature.
Créée
le 16 juin 2022
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