En attendant d’avoir Abara et Biomega plus tard dans l’année, 2023 débute avec la parution de Noise, désormais précédé de la mention « Blame! 0 », confirmant ainsi le statut de préquelle de ce récit. Un récit désormais disponible en grand format, en sens de lecture originale, avec de nouvelle traduction (de Yohan Leclerc) et jaquettes (on perd l’aspect moyenâgeux pour Musubi).
Autant tuer le suspense : j’ai aimé Noise et j’ai aussi apprécié Blame! 0. Déjà parce que le format plus grand permet de mieux apprécier le travail de l’auteur. Outre l’architecture Tsutomu Nihei offre des plans cinématographiques qui n’ont pas à rougir de la comparaison avec le 7e art. Certes les scènes d’action n’ont pas le dynamisme d’un Hiroaki Samura mais cela n’est pas grave.
Pourquoi ? Parce que Blame! 0 c’est avant tout un thriller où la science-fiction vient peu à peu s’installer. Une affaire d’enfants disparus, d’une ville sans fin qui engloutit ses habitants, de groupes aux motivations pas très charitables et d’une héroïne (Musubi Susono) sévissant à la brigade des mineurs qui n’a sans doute pas anticipé la galère dans laquelle elle va se trouver.
Avec ses fausses allures de polar à la David Fincher Blame! 0 vient poser quelques cailloux sur le sentier qui conduira à Killee et sa quête de « gènes d’accès réseau ». Mais même sans ce lien, ce tome permet déjà d’apprécier un univers où les humains sont tout petits par rapport au gigantisme des bâtiments et des dégâts que peuvent faire certaines armes. Je ne m’attarde pas sur les discriminations et inégalités évoquées en passant ni sur cette impression de solitude qui finit par nous emporter au fur et à mesure que la quête de Musubi avance. Et comment ne pas penser à cette verticalité qui traverse les pages ? Pour toutes ces raisons, Blame! 0 est donc à mes yeux une excellente manière de démarrer cette année manga. Si vous n’êtes pas de cet avis, rendez-vous dans la netsphere pour la bagarre !