Basic Instinct !

Un jour de pluie, un assassin décime un par un des anciens membres d'une équipe de baseball de lycée autour de Kumi Aihara, elle-même retrouvée sur les lieux du crime, pic à glace à la main, près du corps sans vie de son amie Yukari.

Ce manga réservé à un public averti, enfonce la porte du thriller pour remuer petit à petit un miasme aussi fort que le lecteur ne saurait le supporter. La simplicité du scénario focalisé sur le démantèlement de cette fraternité sportive par un sociopathe va vite prendre des tournures de film d'exploitation en alimentant sans cesse les mauvais penchants des personnages mêlés à du sadisme. Les anciens camarades en alerte depuis la perte de leurs amis, vont soulever des griefs et péter les plombs en devenant des sales égoïstes, Makoto va abuser de la gentillesse de Kumi, elle-même prise pour cible par deux ex-membres de l'équipe de baseball, pressés de la lyncher.

Héroïne en perte de vitesse dans les 4 premiers volumes, la naïveté qu'elle partage avec son amoureux Taïchi ramollit l'intrigue, un second personnage avide de vengeance va prendre le devant de la scène et susciter une empathie sur un parcours rempli d'humiliations.

Cependant, cette dérive bien amenée sur ce personnage va se solder par des événements assez gerbant qui ne permet pas au lecteur de se prémunir d'une distance appropriée pour les suivre.
Au contraire, l'auteur a dû prendre plaisir à se délecter d'un sujet qui ne méritait pas un voyeurisme aussi abject. Le volume 7 avec le secret trouble du paternel fait déborder le vase en éclat.

Equivalent d'un slasher, Blood Rain, graphiquement violent et bien rendu à chaque page qui accueille les victimes potentielles soumises à diverses manipulations et liens complexes, glisse facilement dans le malsain qui peut couper l'envie de continuer par peur d'être baladé vers d'autres courants plus sales.