Bloody Monday par Kiichigo
Bloody monday raconte l'histoire de Fujimaru, jeune collégien et hacker de génie, qui s'embarque dans la traque d'une mystérieuse organisation voulant disséminer un virus mortel au Japon. Car Fujimaru, en plus d'être un hacker, est le fils d'un membre du Third-I, agence gouvernementale secrète liée à la sécurité.
Jusque là, rien de très original : un scénario assez classique, un jeune ado génial et toute sa bande de potes formidables, une influence Death Note par ci par là. N'empêche qu'ils sont attachants, les différents personnages, que ce soit du côté des "gentils" que des "méchants". Certains, par leur charisme ou leur personnalité, séduisent et donnent de l'énergie au manga.
L'intrigue est dynamique, le suspens est toujours présent grâce aux multiples rebondissements, et quelques touches d'humour ponctuent le récit. L'influence Death Note se fait bien sentir à certains passages, mais ça ne dérange pas tant que ça.
Cependant, car il y a bien des défauts puisque je ne lui ai pas mis dix, la fin m'a beaucoup moins enchanté que le début/milieu. Les premiers tomes sont très sympa, le suspens est bien là, les personnages sont attachants et certains ont un charisme qui rend l'histoire encore plus attirante. Bref, tout roule. Mais au fur et à mesure, j'ai eu l'impression que tout s’essoufflait un peu. Les rebondissements deviennent trop nombreux et fatiguent sur la fin. Et surtout, quelques personnages perdent méchamment de leur superbe. Certains deviennent quasiment inexistants alors qu'ils étaient annoncés comme des personnages importants (le père de Fujimaru, pour ne citer personne, qui au final ne sert pas à grand-chose), d'autres sont transformés. Allez, l'exemple le plus marquant : Maya. Au début, Maya, c'est la tueuse à gage expérimentée, intelligente, dénuée de sens moral, ayant un brin de réparti, bref, un personnage qui respire la classe dans son rôle de grosse méchante. C'est aussi une femme super bien foutue, qui joue de ses charmes et qui est également là pour faire plaisir à ces messieurs, cible principal du manga (shonen). Mais c'est supportable, car relativement dosé. Et puis, à la fin, Maya est totalement transformée, pour n'apparaître que comme une tueuse à gage vénale qui foire tout et qui n'a plus qu'un seul rôle, celui de montrer ses seins. Ah, et celui de se contorsionner dans tous les sens pour avoir des pauses bien suggestives, le tout dans une combinaison en cuir moulante et à moitié ouverte pour laisser la vue sur sa poitrine, combinaison qui apparaît comme pour sceller le destin de ce pauvre personnage : avant la combi', c'est un personnage marquant, après la combi', c'est un personnage navrant.
Malheureusement, le nombre de scènes ayant pour objectif de montrer des seins semblent se multiplier dans les derniers tomes, surtout que l'auteur s'en donne à cœur joie avec les autres personnages féminins aussi (une pauvre petite ado qui tombe les jambes grandes ouvertes, belle vue sur sa culotte, et autre truc du genre d'une grande discrétion, non messieurs, on ne vous prend absolument pas pour des cons). Mais c'était aussi amusant : je me suis jamais autant marrée que sur les derniers tomes, à me demander comment l'auteur avait pu imaginer dessiner un personnage à partir d'angles de vue comme ça. Y'a franchement du niveau. Quel dommage que les hommes n'aient pas fait l'objet du même traitement !
Pour conclure, Bloody Monday est un manga sympa mais qui perd un peu de son intérêt sur la fin, tant sur l'histoire et ses rebondissements un peu sans fin, que sur la qualité des personnages. Quand un perso' ne sert plus qu'à allumer une partie du lectorat, je trouve ça vaguement dommage et énervant.