Quand le football devient Hunger Games… avec du hors-jeu

Avec Blue Lock, Muneyuki Kaneshiro et Yusuke Nomura transforment le football en un battle royale où les crampons servent autant à marquer des buts qu’à écraser les rêves des adversaires. C’est intense, exagéré et parfois complètement absurde, mais c’est justement pour ça qu’on reste accroché… un peu comme un carton rouge qu’on regarderait en boucle.


L’histoire débute avec Yoichi Isagi, un jeune attaquant prometteur embarqué dans un programme fou furieux conçu pour créer LE meilleur buteur du Japon. Ici, pas de passes altruistes ni de jeu collectif : seul compte le culte du "moi-je". Un entraîneur mégalo, Ego Jinpachi, dirige le tout avec une philosophie qui ferait hurler n’importe quel coach bienveillant : gagne ou meurs (ou presque). On plonge dans un univers où le football est moins un sport qu’un duel de gladiateurs version Adidas.


Graphiquement, Yusuke Nomura brille dans la mise en scène des matchs et des affrontements psychologiques. Les expressions faciales oscillent entre la détermination brute et la folie totale, tandis que les scènes d’action transpirent d’une intensité presque surnaturelle. Mais parfois, cet excès visuel finit par frôler l’overdose : les auras de joueurs en feu et les regards de prédateurs risquent de fatiguer les rétines à la longue.


Le scénario de Kaneshiro, bien que rythmé, pousse la tension à son paroxysme presque trop souvent. Les intrigues internes entre les joueurs, les dilemmes moraux et les rebondissements inattendus maintiennent l’intérêt, mais le côté "survival foot" peut paraître répétitif. On finit par se demander si le programme Blue Lock est une métaphore pour l’angoisse d’être recalé à un entretien d’embauche.


Les personnages sont variés et haut en couleur, mais souffrent parfois d’un développement inégal. Yoichi, le héros, est sympathique mais pas toujours mémorable, tandis que certains rivaux, trop caricaturaux, volent la vedette avec leurs excès. Mention spéciale à Ego Jinpachi, dont les discours pompeux oscillent entre génie et délire total.


En résumé, Blue Lock est un manga qui transforme le football en un sport extrême où le collectif est sacrifié sur l’autel de l’individualisme. Un match nerveux et spectaculaire, même si parfois, on aurait aimé un peu moins de feux d’artifice et un peu plus de subtilité dans le jeu.

CinephageAiguise
7

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Créée

le 17 janv. 2025

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