Mettant en avant la culture costaricaine, l’auteur livre un récit de famille où les anecdotes font une grande histoire. Pour se faire, il introduit un jeune narrateur désireux de connaître la jeunesse de ses grand-parents. Il interroge alors les membres âgés de sa famille et si leurs souvenirs paraissent d’abord sans importance, ils se révèlent tour à tour drôles, enjoués ou encore graves et
tristes, ce qui ajoute de la dramaturgie au récit. Ainsi, témoignage après témoignage, l’auteur parvient à installer subtilement un fil conducteur à l’ensemble, avec un triangle amoureux qui se dessine. D’ailleurs, suite aux souvenirs évoqués, chaque chapitre se conclut par une séquence du passé dévoilant peu à peu l’évolution des relations entre les frères Virgilio et Osvaldo et leur amie
Rosario.
Cette double narration est représentée graphiquement par des traits simples mais avec une mise en page variée, les planches sont composées de photos en lien avec le propos raconté, la narration ayant souvent plus d’importance que ce qui est représenté, hormis lors des séquences du passé. Au final, le lecteur adhère à la démarche du jeune narrateur qui cherche à faire lien avec le passé de sa famille, ce qu’il découvre avec lui.
Entre drame, convivialité et simplicité, Bons baisers de Limon demeure un beau récit dans lequel le lecteur se laissera plonger.