On ne se lasse pas de les suivre, nos insupportables galopins octogénaires ! Même s'ils sont un peu moins férocement drôles que dans le premier tome, ils ne perdent rien de leur irrévérence. Et on en a bien besoin dans ce monde souvent trop conformiste et terne. La dynamique continue à fonctionner, entre ces vieux ingérables et une petite-fille indulgente mais exaspérée par leurs excentricités. Et la société continue à leur fournir maintes raisons de ferrailler furieusement : l'inflexibilité coupable de la France dans l'accueil des migrants, les fonds de pension rapaces, la fascination pour le fric, l'usage décérébré des nouvelles technologies, l'indifférence au sort des plus démunis, l'engouement pour le sport au détriment des vrais sujets de société, la relégation des anciens dans les marges... la liste est longue et le scénario l'exploite de manière enlevée et spirituelle. Pas d'ennui, donc, en compagnie de ces vieilles charognes au cœur aussi grand que la gueule. Et le trait n'a rien perdu de sa séduction (je n'en dirais pas toujours autant des couleurs, mais faut pas chipoter...).