En nous proposant de suivre Ryo, adolescent assigné femme à la naissance et donc mal dans sa peau, l’auteur interroge la question d’identité de genre. En plein désarroi et souffrant de dysphorie de genre, le jeune protagoniste va peu à peu se révéler au contact d’un cancre qui, lui, assume sa personnalité singulière à l’encontre de la norme sociale. Faisant la part belle à ces laissés-pour-compte, le récit les réunit autour d’une passion commune, la mode, qui va devenir leur moyen d’expression à travers la création d’une marque. L’entretien de cette passion va également être une manière de se libérer des contraintes sociales et donc de se révéler en tant qu’individu pour Ryo. Si le mal-être identitaire est dévoilé avec justesse au départ, ce manga ne se veut jamais misérabiliste et porte un regard sincère et empathique envers le jeune héros qui grandit également grâce à l’amitié avec Jin le « bad guy » culotté. De plus, la narration est portée par une certaine énergie grâce aux dialogues et aux séquences oscillant entre second degré et gravité.
Avec ce regard positif et résilient, ce manga prévu en quatre tomes traite d’une thématique forte tout en réussissant un beau portrait d’adolescent.