Bran le maudit - Arawn, tome 1 par Alexandre Godard
Ça en prend le chemin.
Les puristes aiment les 4 premiers volume de Slaine, dessiné par un Simon Bisley pas encore tombé dans son délire des nanas à gros nichons (un peu tout de même'), grâce à un graphisme rock'n roll, tantôt sublime de finition, tantôt croquis jusqu'à ne pas peindre du tout. Le tout sur un scénario de Pat Mills en très grande forme. C'est d'ailleurs très frustrant que les tomes suivants soient tombé dans un tel effet de caricature.
Arawn m'a rendu la banane que j'ai eu en ouvrant Slaine volume 1. Même si c'est moins rock'n Roll, le graphisme est superbe. Notez que cette BD est entièrement peinte en traditionnel (ou alors le bonhomme maîtrise comme un barbare la peinture numérique imitant la réalité) avec de légères retouches numérique. Un teste simple: ouvrez n'importe quel BD, et trouvez en une qui tient les promesse de sa couverture. Subitement, il n'en reste plus des masses. Arawn vous donnera plus que la couverture ne vous en montre. C'est EXTREMEMENT rare. Aucune double page ne dépareille de l'ouvrage. Si le dessinateur (retenez ce nom Sébastien Grenier) met une petite dizaine de page pour trouver sa méthode, ses petits errements nous arrêtent sur des cases à la réalisation fulgurante. La constance des pages qui suivent est réjouissante, elle garantit une qualité non seulement pour nos yeux, mais aussi pour une histoire qui intéresse suffisamment le dessinateur pour qu'il la traite avec le plus grand respect.
Une histoire assez intrigante, très bien résumée par Arn, qui nous promet des combats qui tachent, des gerbes de sang par hectolitres et des intrigues de famille digne des plus grandes sagas. Comme pour Slaine, son illustre modèle et prédécesseur, l'histoire est une adaptation des mythes celtique, mêlant plusieurs époques. De nombreux objets mythiques tel le chaudron font leur apparition, et sont synonymes des pouvoir. Un pour chaque frère.
L'histoire offre plusieurs niveau de lecture. Le Breton parvient à s'inspirer de Mills, sans pour autant repomper son travail, ni citer le maître avec une déférence qui aurait inévitablement coulé l'ouvrage. Il préfère une ambiance noire et désabusée, à une ambiance grand-guignol et humoristique.
Une BD de grande qualité, à tout point de vue, qui à la lecture du second volume, risque de se faire une place durable au sein des histoires violentes et dramatiques les plus formidables.
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