Vous pourrez arguer que le 10, c'est excessif pour ce film qui a probablement des défauts.
En fait, il réussit si bien au niveau de l'écriture et de la réalisation que ça m'est impossible de lui mettre moins.
L'avantage du romancier passionné de cinéma, c'est qu'il est capable, plus que tout autre, de faire passer le verbe par l'image. L'avantage de l'auteur du livre et du scénario de ce film, outre le fait que c'en est aussi le réalisateur, c'est qu'il est peintre en plus. Peintre illustrateur, précisément.
D'ou une première chose à mettre en avant, malgré des moyens hyper limités, l'imagerie est éblouissante. Certaines séquences de ce film sont dingues au dernier degré : la renaissance du frangin dans le grenier, c'est de la folie ! Capable de montrer l'horreur et les effets gores, il est capable de faire ressentir l'immontrable en le suggérant. Non content de placer des effets visuels puissants, Clive Barker, béni soit-il, sait les filmer. Il sait monter ses plans pour faire durer le suspens, faire flipper, il sait utiliser un décors avec des sacs suspendus (quand la gamine se fait courser par son tonton à la fin) alors que ça ne ressemble à rien.
Non content de savoir écrire, il sait aussi mettre en image son univers terrifiant, vrai quantique de la douleur.
Sa nouvelle, je ne l'ai pas encore lu. Mais c'est une nouvelle. Souvent, on peut lire ça et là qu'une nouvelle fait difficilement un court métrage. Qui se serait posé la question à la vision de ce film ? Pas de fautes de rythme, une boucle temporelle, une narration au cordeau.
Et les acteurs sont géniaux en plus, avec une mention pour Andrew Robinson, capable de jouer 2 personnages différents avec une aisance déconcertante.
Hellraiser fait parti de ces chefs d'œuvres qui n'ont pas d'équivalent.
Y'a qu'à voir les suites pour s'en convaincre…