Aucun grief contre les paysans
Un gangster en cavale, d’autres à sa poursuite, un magot perdu / caché / déplacé, des caves dérangés, un môme qui se croit le plus malin et la rousse qui s’en mêle : le scénario est plutôt convenu pour qui connaît les codes du roman noir, et on regrette quelquefois qu’en adaptant Vautrin, Baru ait fait l’impasse sur l’ambiance, tellement importante dans ce genre de polars — cela dit, c’était rythme "ou" ambiance, comme c’est fromage "ou" dessert au menu du midi d’un restaurant. Si "Canicule" se laisse lire, donc, c’est grâce au rythme soutenu, mais aussi grâce aux personnages tellement caricaturés et hors-normes que suivre leurs (més)aventures en devient presque jubilatoire.
Même quand on n’a aucun grief contre les paysans. Et bien que je n’apprécie toujours pas le dessin de Baru, pas assez propre ni assez sale pour être un point fort, il est toujours plus expressif dans "Canicule" que dans "Fais péter les basses, Bruno !", par exemple.