Marvel Icons est une collection d’exception (point de vue strictement personnel) nous proposant de découvrir ou redécouvrir les runs mémorables de certains scénaristes et artistes de renoms sur des titres phare de l’univers Marvel. Et ce Captain America par Ed Brubaker et Steve Epting tome #1 en est le parfait exemple !


Lorsqu’Ed Brubaker arrive sur la série Captain America, c’est pour y découvrir un Steve Rogers au trente sixième dessous. Les Avengers n’existent plus ! Son ami Clint Barton est mort ! Autant dire, ce n’est pas la joie. Et ce n’est pas fini, puisque le scénariste décide que le passé de notre héros allait venir hanter ses nuits. Très franchement, c’est clairement l’arrivée de Bru sur le titre qui m’a convaincu de m’y intéresser. A l’image de Superman chez la concurrence, Captain America est trop propre sur lui, trop boy-scout mais aussi trop impressionnant, trop charismatique, avec un passé d’une grande et profonde richesse, aussi est-il difficile de s’y lancer quand on est novice. Mais le run de Brubaker est clairement un point d’entrée parfait dans cet univers.


Point d’entrée idéal puisque le scénariste fait osciller son récit entre le présent, où Steve Rogers se retrouve écrasé par son passé, par la guerre et par la perte de personnes proches, Bucky en tête, et des flashbacks nous permettant de nous immerger, justement, dans ce passé douloureux, terrible et de finir, très rapidement, d’éprouver une grande empathie pour le personnage. L’omniprésence de Bucky dans ces flashbacks, dans cette douleur de Steve, n’est pas anodine…


D’ailleurs, rien n’est anodin dans le travail de Brubaker, l’auteur qui réussit à faire de Captain America un personnage que j’adore, parvient également par son histoire, ses intrigues, à en faire de même pour tout son univers. Red Skull que l’on croyait mort, parvient à revenir en prenant possession du corps, et de l’esprit, du PDG de Kronas, Aleksander Lukin. Rajoutons à cela un cube cosmique et le mystérieux et énigmatique Winter Soldier, qui va davantage raviver les démons nocturnes de Steve et l’on se retrouve avec une histoire palpitante. Une intrigue qui ne cesse de monter crescendo. Nous sommes littéralement emporté par ce scénario béton et à toute épreuve.


Petit à petit, Brubaker trace une nouvelle et énorme fresque où se mêlent démons du passé, ennemi emblématique, combats d’anthologie, retour totalement inattendu, sombre machination politique et histoire d’amour ! Car si Ed Brubaker utilise l’ennemi emblématique de notre héros, avec Red Skull, il en fait de même pour l’accompagner avec la belle Sharon Carter.


Si l’on veut vraiment chercher la petite bête, on pourrait se dire qu’il est préférable de lire ce run d’exception en Deluxe, sortis deux ou trois ans plus tôt, avec une qualité du papier bien meilleure. Le papier des Icons ayant la fâcheuse habitude de boire un peu les couleurs. Le prix également, un peu moins de quarante cela peut rebuter certains lecteurs, ce qui serait vraiment dommage.


Au dessin, justement, on retrouve, principalement Steve Epting, qui va suivre Brubaker sur quasiment tout le run. Avec son style proche du réalisme, se concentrant plus sur les hommes et leurs environnements que sur les héros et leurs muscles. C’est parfois sombre, toujours juste dans les scènes d’action, un style qui colle parfaitement avec l’intrigue proposée par Brubaker.


Bref, un scénario exceptionnel, un Steve Rogers passionnant, une intrigue qui se lit, non qui se dévore font de ce tome un must have pour tous fans de comics. Que vous aimiez ou non Captain America, que connaissiez ou non Captain America, ce tome est fait pour vous. Nous avons là les premiers épisodes d’un run tout simplement d’exception, peut-être même ce qu’il y a eut de mieux sur le héros emblématique de Marvel. Vous allez aimer Captain America !

Romain_Bouvet
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le 27 juil. 2016

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