Court mais efficace. Mais court.
Pour la troisième fois, le futé Warren Ellis réquisitionne les services d'un Raulo Caceres inspiré pour cette mini-série pour le moins intéressante.
Se déroulant à l'époque Victorienne, nos deux compères dépeignent un univers sombre à la lisière du steampunk, à la seule différence qu'il n'est pas question ici du règne des machines à charbon mais de l'avènement de l'électricité.
Sous le couvert d'une histoire mêlant fantastique et piraterie, Ellis développe une gentille réflexion sur la lutte des classes et le pouvoir corrompu par une course au profit dévastatrice.
La bonne idée narrative fut de ponctuer son récit par les notes personnelles du Capitaine Swing, un obscure individu qui donne du fil à retordre à la police londonienne. Ces notes permettent de développer la philosophie du personnage tout en approfondissant le background d'un 19ème siècle au court duquel les progrès technologiques émergèrent à vitesse grand V.
Mais cet univers aussi passionnant soit-il connaît les affres du format "mini-série". À l'instar de bon nombre des oeuvres de Warren Ellis, le peu de pages allouées au développement du récit laissera un frustrant goût de trop-peu. Voire même une sensation de fin bâclée quoique ouverte (trop facile).
Néanmoins on saluera le travail remarquable de sieur Raulo Caceres qui parvient avec brio à rendre limpide une histoire se déroulant pourtant exclusivement de nuit. Warren Ellis, quant à lui, n'est pas en reste car il a la bonne idée de doper son récit avec le folklore anglais tout en casant ça et là, pas toujours très subtilement, l'ombre des émeutes de l'époque au cours desquelles les ouvriers luttaient durement pour ne pas être remplacés par des machines.
N'empêche que cet univers à la limite de l'innovation et graphiquement efficace aurait mérité bien plus qu'une mini-série.
Frustrant.