Batman et Robin, ou la conclusion idéale d'une saga postmoderniste !
Dans ce quatrième opus, Joel Schumacher met en place un triangle amoureux des plus perturbants. Ainsi Uma Thurman campe la sulfureuse et empoisonneuse Poison Ivy et sa composition sans faille n'est pas sans rappeler Sharon Stone dans Basic Instinct. Georges Clooney impeccable en héraut de Goham se confronte alors à Chris O'Donnell égal à lui même dans un Robin sur-réaliste. Cette cellule familiale explose vite en une maestria de rebondissements qui pointent du doigt l'équilibre précaire de la relation ambiguë qui plane autour de la relation maître/apprenti père/fils professeur/élève qui régit la formidable composition de ce long-métrage.
Mais le réalisateur ne s'arrête pas là ! Inspiré par les plus grands, Schumacher impose l'intervention subtil d'un quatrième protagoniste en la personne de Batgirl (plus vraie que nature, derrière les traits séduisants d'Alicia Silverstone). À travers cette intrigue, le réalisateur nous propose un véritable quatuor dramatique, rejeton inspiré des tragédies grecques qui n'est pas sans rappeler les intrigues tortueuses des films noirs des années 50.
Finalement là où Schumacher parvient à élever au sommet son art de conteur, c'est lorsqu'il réussit à cercler ce drame Shakespearien d'une réflexion postmoderniste prise dans la glace destructrice du personnage de Freeze ; un ennemi redoutable interprété avec maestria par le tout aussi redoutable Arnold Schwarzenegger !
Ainsi, à travers de multiples plans successifs présentant la ville de Gotham détruite par la glace, Schumacher nous envoie en plein visage une vision apocalyptique de notre propre avenir, pris dans le piège du réchauffement climatique.
Cette vision négative pointée par le cynisme de Freeze est le miroir d'une société qui, à force de désinvolture, court petit à petit à sa propre perte.
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