Premier gros succès de Tsukasa Hojo, Cat's Eye met en scène 3 sœurs, Rui, Hitomi et Aï, voleuses la nuit et gérantes d'un café en couverture: elles tentent de retrouver toutes les oeuvres de leur père, disparu après avoir été trahi par le syndicat Cranaff. Mais surprise, celui en charge de l'enquête est le sergent Toshio Utsumi qui n'est autre que le petit copain d'Hitomi...
Artistiquement, c'est une réussite. Le crayon se fait plus précis au fur et à mesure qu'on avance dans les tomes. Les décors, les personnages sont propres, bien identifiés, la mise en scène est inspiré surtout dans la façon qu'on les filles de commettre les vols dans des musées hautement sécurisées. Le scénario est d'ailleurs, on s'en rend compte vite, tellement improbable qu'il en devient comique: des rencontres entre Hitomi et Toshio, de l'action de notre groupe de policiers, jusqu'aux vols dans les musées aux nez d'une centaine de flics, il ne faut pas chercher à comprendre pourquoi et comment c'est possible, il faut juste se laisser embarquer dans la dynamique, ni vu ni connu.
L'un des défauts majeurs du manga est sans doute ses personnages. Si l'on comprend bien que les personnages principaux sont Hitomi (la sœur cadette) et le flic Toshio se tournant autour durant tous les tomes (sans consommer!!), le reste des personnages a un traitement plus ou moins important suivant les 15 tomes: quelques péripéties par-ci par-là, des histoires de cœur à sens unique mais rien de transcendant. Pire, l'utilité réelle de ceux-ci se pose comme le vieux pickpocket qui ne sert à rien au final.
Si le dénouement n'est sans doute pas à la hauteur de ce qu'on attendait, le manga a fait ses preuves avec des personnages drôles, touchants, un scénario inventif, qui évite la répétition du cambriolage à chaque chapitre et, bien sûr, le succès de son créateur qui aura l'honneur de l'adaptation en série télé deux ans plus tard suivi d'un nouveau succès avec sa nouvelle série, City Hunter, en 1985.