"T'inquiète pas Valentine, je suis sûr que c'était trente-deux, la réponse..."

Celle que je ne suis pas est le premier tome d'une trilogie sur l'adolescence. Il raconte la vie de Valentine lorsqu'elle est en dernière année au collège.

Ce qui surprend quand on lit cette BD c'est la justesse de ces tranches de vies. L'auteure, surement inspirée de sa propre expérience, dépeint cet âge avec une vraie authenticité. Il y a tout dans ce tome : des questionnements que l'on peut avoir à 14 ans, de l'importance du groupe d'amis, des méchancetés du collège, des envies de braver les interdits, des premiers émois, des premières expérimentations. Mais Vanyda va encore plus loin avec des scènes banales mais pourtant si révélatrice de l’adolescence, avec la rentrée des classes, l'emploi du temps, les notes, les devoirs, la triche, les errements devant la télé, à la fnac, dans son lit et toujours la même question quand on rencontre quelqu'un de nouveau "t'écoute quoi comme musique ?" et toujours les mêmes réponses "Oh, un peu de tout".

Valentine, qui est le personnage principal du livre, existe devant nous, mais s'exprime peu. Elle est parfois écrasée par la personnalité de ses amies (Emilie surtout), et suis les décisions sans s'opposer. Face à sa mère, elle soupir (comme toutes les ados) et dans sa chambre elle s'imagine des scénarios de rencontre avec Félix, le garçon qu'elle aime en secret. Valentine est donc un personnage touchant dans ses silences mais peut-être parfois un peu trop passive dans cette masse de personnages aux caractères bien appuyés.

Les dessins surprennent, parce qu'ils sont d'inspirations manga et pourtant aussi franco-belge. Un statut un peu bâtard, qui rend certaines planches déstabilisantes de simplicité.

Bref, Vanyda propose ici un premier tome introductif, qui décrit avec justesse la personnalité et l'identité incertaine et écrasée de Valentine. Clairement Celle que je ne suis pas donne envie de découvrir la suite de la vie de cette ado. On a envie de la connaitre plus, la voir évoluer, s'affirmer. Pas de déception quant à la suite, encore meilleure, mais j'y reviens dans une critique consacrée au tome 2.