Je vais commencer par faire mon mea-culpa. Comme beaucoup je pense, j'ai eu du mal à laisser une chance à la série au delà des deux premiers-tiers de la première saison. Avec un potentiel de départ intéressant la CW a malheureusement trop imprégné les débuts de The 100, pendant un moment contraint par son public, sa cible et la façon dont la chaîne pense qu'elle doit s'adresser à eux. Mais The 100 m'a donné tord par la suite et je suis contente d'avoir redonné une chance à la série et notamment à sa très bonne seconde saison. Car oui, on peut mettre en avant des ados et faire d'eux des personnes intelligentes, déterminées et ambiguës. On peut créer une série avec des ados, avec un vrai propos, une histoire et un univers cohérent.
Une des forces de la série est donc ce qui semblait être au départ une de ses plus grosses faiblesses : ses personnages. Les côtés teenagers de la série peut en effet vite rebuter. Et malheureusement The 100 ne dément pas cette impression au départ, parce que les personnages sont pour la plupart exactement ce qu'on attend d'eux, très unidimensionnels et extrêmement embourbés dans des « je t'aime, moi non plus » et autres triangles amoureux et intrigues à la Roméo et Juliette. Les parents, sur l'arche, sont quant à eux encore moins convaincant, très caricaturaux et surtout, interprété par des acteurs moins bons que les jeunes.
Pour autant, vers la fin de la saison 1 la série tente de dépasser le stéréotype de ses personnages. Ainsi, Clarke et Bellamy, les personnages centraux, évoluent et deviennent plus nuancés dans leurs comportements et décisions. Ils évoluent avec justesse et chacun de leurs actes s'expliquent, se comprends. Peu à peu cela deviendra une norme pour tous les personnages de la série, notamment en saison 2. Le traitement des adultes évoluent aussi, en nous intéressant un peu plus à leur cas lors du final de la première saison.
La saison 2 montre avec intelligence comment les adultes pensent avoir raison et pensent pouvoir continuer à gouverner un monde dont ils ignorent tout. Très vite, le leadership de Clarke, la débrouillardise de Raven, Bellamy et Octavia et leurs connaissances du territoire et de leurs ennemis, montrera aux « adultes » l'obligation d'évoluer vers ce que les 100 ont mis en place.
Du côté de l'intrigue, il y a parfois quelques facilités. Je pense notamment à cet épisode ou Anya exige de l'aide à Clarke pour sauver une des leurs. Mais globalement la série s'améliore au fil du temps, complexifiant l'univers, agrandissant le nombre de protagonistes dans l'histoire et avançant toujours avec détermination dans ses arcs narratifs. La série peut sembler un peu expédier certaines choses (le retour de Jaha, l'évolution un peu brutal de Finn), mais elles sont toujours compréhensibles et abouties. On peut clairement dire que la saison 2 a réussi à très bien menée son intrigue, en intensifiant les enjeux de tel sorte que le téléspectateur se sente vraiment investi dans l'intrigue. Et ça, je vous avoue, je l'ai compris quand plusieurs fois j'ai crié devant mon ordi, complètement hallucinée d'un twist qui impliquait un peu trop la mise en danger des personnages (l'épisode 14 et 15 de la saison 2 notamment).
L'autre énorme point fort de la série, c'est son traitement de la violence, dont il en découle aussi une réelle réflexion sur ce qui est justifiable ou pas, sur ce que l'on peut justifier pour « le bien de tous » et parce que c'est « la guerre ». J'ai beau savoir que la série est d'une rare violence, je suis encore stupéfaite de celle-ci jusqu'à la fin de la saison. Mais ce qu'il y a des très puissants dans cette violence c'est qu'elle n'est pas gratuite. A chaque fois qu'il y en a, elle s'explique, peut se comprendre et en même temps être contestée, elle émane toujours d'une logique liée à la culture, aux personnages, points de vus et situations. Et cette violence, parce qu'elle est toujours compréhensible, permet aussi de questionner le fond, la morale des personnages et leurs arguments. Le message et les questionnements ont plus de poids, aussi parce que la série ne ménage jamais l’ambiguïté de ses personnages.
Je suis encore très stupéfaite de l'audace des scénaristes dans les intrigues menés, dans les décisions parfois radicales, voir même tragique, qu'ils osent prendre mais surtout par la façon dont ils ont osé écrire leurs personnages et l'évolution de ceux-ci, dont la plus remarquable est celle de Clarke. Au final, il ne reste que Jaha pour plomber un peu l'ensemble, surtout parce qu'il est peu intéressant à suivre et largement déconnecté de l'ensemble. Et soyons clair, je ne suis aucunement emballée par ce qui risque d'arriver en saison 3 avec cette histoire. Mais, pour ceux qui me suivent, être sceptique sur les arcs ouverts en fin de saison, c'est une habitude chez moi et j'aime me tromper !
PS : Saison 1 : 5, Saison 2 : 7, Le 6 à la série est donc logique, j'y reviendrais si le cœur parle plus et que je bascule ça vers un beau 7 pour toutes ces dernières émotions.