Les trois premiers tomes valaient déjà leur pesant d'or, mais j'avoue qu'avec celui-ci, une nouvelle perle est venue s'ajouter au collier déjà tressé au fil de ma lecture : les expressions des personnages atteignent une précision que j'ai rarement (pour ne pas dire jamais) vue chez les autres auteurs de mon panthéon. Ici, littéralement, j'ai vu un personnage penser, et ça, quand on dessine, c'est fort. Ça l'est déjà au cinéma, alors vous pensez ! Rendre l'intériorité d'Agrippine, ses doutes, sa stupeur contenue, les rouages de son cerveau turbulent, à deux reprises, à quelques pages d'écart, sans reproduire la même expression figée mais en suggérant des nuances d'une subtilité folle, là, j'avoue que j'ai été stupéfiée. Je n'avais jamais vu ça (et j'ai tout de suite opposé cette faculté à jouer sur l'infinitésimal à d'autres façons, bien plus systématiquement caricaturales, pourtant portées au nues et dont je ne dévoilerai le nom que si on me le demande pour ne pas me faire sauter à la gorge...). En somme, une leçon graphique et un sommet de la narration en 2D.