Je prend un véritable plaisir à lire ce retour aux sources orchestré par Nick Spencer depuis son arrivée sur le titre dédié au Tisseur. Le retour du couple avec M-J, la poisse légendaire de notre héros, des méchants cultes et emblématiques. Si on découvre qu’un nouveau venu agit dans l’ombre, avec une véritable haine contre Peter, et incitant une peur effroyable sur les autres vilains de notre héros, les choses n’avancent pas très, très vite. Mais avec ce quatrième tome, les choses accélèrent et l’on se retrouve avec le premier gros event de Nick Spencer.
Depuis des mois, Kraven et ses complices kidnappent des surhumains dont les pouvoirs s’inspirent de ceux des animaux. Il n’en manque qu’un seul à leur tableau de chasse : Spider-Man ! Alors que les desseins de Kraven restent obscurs, la battue commence à Central Park, et le Tisseur se trouve dans le viseur d’un mystérieux adversaire. Le Lézard aussi pris pour cible, mais il a un plan…
Découvrez la passionnante saga Chassés, orchestrée par Nick Spencer, Ryan Ottley, Gerardo Sandoval et Humberto Ramos, entre autres.
(Contient les épisodes Amazing Spider-Man (2018) #16 à 23, #16.HU et #18.HU à 20.HU)
Cela fait plusieurs mois que nous assistons à la capture de nombreux personnages, héros ou vilains, portant des pseudonymes et des costumes d’animaux, par la Fourmis Noire et le Maître de Corvée. Tous les deux agissant pour le compte de Kraven ! Le Chasseur semble mettre un plan sur pied, un plan d’envergure, allant jusqu’à demander l’aide d’Arcade !
D’ailleurs, ce gros volume quatre, nous propose des épisodes « satellites » nous montrant la capture, ou mettant en lumière, certaines des cibles du Kraven et ses deux sbires. Des personnages comme la Chatte Noire, le Gibbon, le Vautour, ou bien entendu le Lézard. Des épisodes qui enrichissent grandement la saga de Nick Spencer.
Kraven rassemble donc de très nombreux personnages de l’univers Marvel avec une affiliation animale. Tous ces personnages se retrouvent parqués et enfermés en plein cœur de Central Park dans le but de devenir les cibles, les proies d’une meute de riches chasseurs du dimanche, bourrés de technologie made in Arcade ! Ce genre de crétins qui abattent un lion, un éléphant ou une girafe juste histoire de pouvoir prendre une photo assis sur le cadavre avant de balancer la photo sur Instagram ou n’importe quel autre réseau social à la mode.
Bien entendu, le plan de Kraven ne se résume pas à faire plaisir à des hommes fortunés ne se souciant absolument pas de ce que la chasse peut représenter de noble dans l’esprit du criminel. Non, le plan de Kraven est bien plus subtil et diabolique que cela, et Central Park devient le théâtre d’un véritable bain de sang, où chasseurs et chassés s’échangent leur rôle, s’entre-tuent sous le regard amusé d’Arcade, celui attristé de Kraven, et celui enragé du fils de Kraven.
On découvre en effet un nouveau fils pour Kraven, obtenu d’une drôle de façon, mais qui s’avère être, la plus belle « réussite » du personnage. Un moyen pour Kraven de se retrouver avec la certitude d’avoir le descendant le plus fiable et abouti qui soit. Celui qui ne risque, en aucune façon, de pouvoir le décevoir, ou de ne pas être à la hauteur.
Bien entendu, qui dit Kraven, dit Spider-Man. Le Tisseur est le petit bonus pour le Chasseur. Ce dernier a également prévu quelque chose pour notre héros. Désireux d’accomplir un dernier baroud d’honneur face à son ennemi de toujours, sa proie favorite, il est cependant bien décidé à lui ouvrir les yeux et à lui faire comprendre que sa méthode n’est pas la bonne. Un affrontement épique, orchestré de A à Z par Kraven et qui offre aux lecteurs un final en apothéose.
En tous les cas, un final qui m’a offert un affrontement épique, bien qu’un peu court, et pour le moins surprenant. Je ne m’attendais pas du tout à cela. Je dois bien reconnaître que ce n’est pas non plus ce que j’attendais, mais Nick Spencer parvient à me surprendre et à me convaincre. J’ai hâte de voir ce qui va découler de ce twist final.
Graphiquement, Humberto Ramos, Gerado Sandoval et Ryan Ottley. Un fidèle cartoony, un habitué nerveux et l’actuel dessinateur. Si je ne suis pas fan des deux premiers (pas fan du style cartoony à outrance de Ramos, encore moins du style hyper musclé dans la démesure de Sandoval), c’est toujours un plaisir de retrouver les planches de Ottley depuis la reprise du titre par Spencer.
Bref, un excellent tome ! Chassés est un très, très bon arc de Nick Spencer. Kraven est formidablement mis en avant, et c’est un plaisir de plonger dans une intrigue aussi bien écrite et imaginée. Avec autant de rebondissements et d’axes de lectures.