Après Japon (qui m'avait plutôt plu) et avant que je ne lise Corée (et France aussi ??), j'ai trouvé par hasard dans ma bibliothèque de quartier ce « Chine – Regards Croisés», recueil aux éditions Casterman. Comme les albums précédents, il s'agit ici de demander à une douzaine d'auteurs, une moitié francophone et l'autre issue du pays en question, de dessiner chacune une histoire courte sur le pays. Les francophones ont été invités une dizaine de jours dans différents endroits (Hong Kong, Shanghai, Pékin,...) afin de s'imprégner autant que possible du pays et de l'ambiance et de leur donner ainsi de l'inspiration et du matériau brut pour qu'ils réalisent leur histoire en toute liberté. Il a été demandé aux auteurs locaux la même chose, même si évidemment, nul besoin de les inviter !
L'intérêt immédiat d'un tel recueil est évident : les histoires sont rapides à lire, les styles sont très variés et les thèmes abordés assez nombreux. De l'histoire réelle du vieux hong kongais qui réclament la possession de l'île en écrivant son « mantra » sur tous les murs au français qui donnent ses impressions à la découverte de cet étrange pays, on ne peut qu'être admiratif du travail et pris d'intérêt pour les sentiments véhiculés, du moins si l'on s'intéresse un tant soit peu à la Chine. En même temps, vous me direz qu'avec un titre pareil, la sélection est vite faite et je ne pourrai qu'être d'accord avec vous !
Ce « Chine – Regards Croisés » décrit donc une certaine vision de la Chine. Pour les francophones, elle est forcément un peu étriquée mais ils le disent eux-mêmes : une dizine de jours est évidemment trop court pour espérer avoir quelque chose de profondément et fondamentalement stupéfiant et révélateur de la culture multi-millénaire chinoise mais déjà, on a droit à des histoires variées, parfois réalistes, parfois oniriques, parfois mêlées de fantastique avec des traits évidemment variés et c'est tout ce à quoi je m'attendais. Je n'ai pas été déçu.
Mais concrètement, j'aimerais bien savoir comment ça se passe ? Et si l'histoire dessinée est nulle, est-elle quand même acceptée ? Au niveau des auteurs chinois, l'éditeur peut-il refuser leur histoire après leur en avoir fait la demande ? Au niveau des auteurs francophones, l'éditeur peut-il décemment refuser alors qu'il a payé un voyage et un séjour de 10 jours ? Je me doute qu'une sélection des auteurs est faite a priori en fonction de leurs affinités, leur travail passé et probablement de leur connaissance du pays (ou justement pas, d'ailleurs). Néanmoins, ce sont des questions que je ne peux m'empêcher de me poser et je serais curieux d'en connaître la réponse (même si c'est difficile, n'y voyez pas d'arrière-pensée malveillante, juste une curiosité naïve).