Paru en 2008, Chroniques de Pékin réunit
dix courtes histoires, denses et colorées,
contemporaines, inquiètes d’une foule d’espoirs, de dix artistes chinois, à l’initiative commune d’Olivier Vatine et de Benjamin.
Si l’ensemble est inégal, c’est une belle introduction à la culture chinoise moderne, et à ce qu’il est convenu d’appeler un manhua. Résolument tournés vers le quotidien de la capitale chinoise, les auteurs ancrent leurs récits dans les interrogations de leur génération. De Ji’an à Zou Jian, en passant par Liang Yi, Liu Wei ou Wang Huan, l’ombre des futurs Jeux Olympiques plane sur de nombreuses histoires où il est question d’accomplissement ou de dépassement de soi, de rêves d’enfants et de confrontations au réel. L’éléphant chinois dévoile quelques-unes de ses facettes au détour d’une interview informelle, et la poésie monochrome du dessin naïvement tendre de Hie Jun ou des encres de chine lugubres et lumineuses de Lu Ming sortent du rang, offrent
deux grand moments.
Aquarelles, dessins appliqués, détails ou aplats de peinture, photographies et photoshop, les techniques sont nombreuses, et la galerie de portraits et de paysages qui ferme le volume sont
d’inestimables ravissements.
Fenêtre ouverte sur nos cousins de l’autre bout du monde, il serait intéressant de renouveler l’expérience pour prendre plus régulièrement des nouvelles de ces pékinois, comprendre quels soucis les agitent aujourd’hui, les agiteront demain, comme ils ont dévoilé là ceux qui les travaillaient hier encore.