Puis-je dire qu’il s’agit de ma nouveauté préférée de l’année 2016 ? Oui, je peux le dire. Bon, si je veux être totalement exhaustif, elle se dispute la place avec Neo Faust, mais étant entendu que le titre en question est inachevé – et donc difficilement recommandable à un lecteur ne possédant pas déjà une grande affection pour cet auteur – Chroniques New-yorkaises remporte la première place.
Ce tome pour l’instant unique reprend les premières années de publication du blog de Akino Kondoh, une artiste nippone installée à New-York, via lequel elle raconte son quotidien sur place au moyen de courtes histoires, d’instantanées de vie en deux pages chacun. Un format particulier qui permet de « picorer » ce recueil au moyen de quelques saynètes à la fois, à moins que comme moi vous ne décidiez de les enchainer en une seule fois.
Chroniques New-yorkaises n’est pas un journal suivant son auteur pas-à-pas, mais plus une collection d’événements et d’anecdotes qui l’ont marqué, des réflexions qui lui viennent soit lorsqu’elle est confrontée pour la première fois à une situation, soit car elle a fini par remarquer quelque chose qui ne lui avait pas sauté aux yeux lorsqu’elle a emménagé aux États-Unis. Concrètement, cela signifie que si certains chapitres peuvent faire preuve d’un lien logique, la plupart du temps ils sautent du coq à l’âne ; la raison étant qu’ils n’ont pas été pensés pour une publication en volume mais proposés sur un blog à plusieurs jours d’intervalle. Le point positif, c’est que cela permet de multiplier les sujets abordés par la mangaka.
Le regard de Akino Kondoh sur son environnement, les différences culturelles avec lesquelles elle joue, et surtout son talent pour décrire son expérience en font une œuvre réjouissante et passionnante, que je recommande à tout le monde ; je l’ai fait lire à ma mère, qui a adoré et demandé quand sortirait le prochain tome. En tant qu’expatrié moi-même, et alors que je ne suis pas Japonaise et ne vis pas à New-York, j’ai retrouvé dans ce manga nombre de mes propres réflexions et expériences (par exemple suivre l’actualité de mon pays d’origine à travers Twitter), ce qui rend sa lecture parfois troublante. En tout cas, comme ma mère, je me jetterai sur le second tome si second tome il y a.