On connaît tous City Hunter sous son petit nom américano-pouêtpouêt "Nicky Larson". Si si, vous savez, le gars qu'aucun danger n’impressionne, que les coups durs, il affectionne, et même que la justice le passionne, parce que Nicky Larson ne craint personne.
Et maintenant que j'ai capté l'attention des trentenaires, on peut parler du manga.
City Hunter, c'est l'histoire de Ryo Saeba, un nettoyeur/détective privé/garde du corps qui redresse les torts des belles demoiselles qui font appel à lui, tout en tentant de les draguer de façon assez lourdingue, voire lubrique, accompagné de sa fidèle assistante/bonne conscience Kaori, sœur de son précédant partenaire Makimura.
Le manga se construit sur une base assez simple : 1 contrat est égal à un arc narratif, arc qui durera en général une poignée de chapitres. Et les histoires suivent globalement toutes la même structure narrative, à savoir : Ryo se voit proposer un contrat de la part d'une jolie femme, lui et Kaori font leur job, notre héros en profite pour tenter de draguer (et par "draguer", comprenez "harceler sexuellement" !) la cliente, tentatives qui échouent toujours grâce à un coup de marteau géant bien placé de la part de Kaori, la cliente se fait enlever, Ryo fait le con puis va la sauver, Kaori et lui battent les méchants en mode badass, puis Ryo se casse en mode beau gosse stylé avant de refaire le con derrière, fin de l'arc.
Et je pense que la façon dont je présente le truc doit donner l'impression d'un manga assez répétitif, et s'il est vrai que les différents arcs narratifs se ressemblent tous dans le fond, dans la forme, ils restent tous très distincts les uns des autres, que ce soit dans le contexte ou les personnages.
On peut ainsi lire au hasard 3 arcs de City Hunter, et tomber sur une histoire qui parle de trafic de drogue, une qui parle d’héritage familial et une autre sur la vengeance.
Et ce qui fera bien entendu varier les histoires racontées, ce seront, vous l'aurez compris, les personnages, et plus généralement les clientes de Ryo.
Clientes que l'auteur prend toujours le temps de développer, nous dévoilant souvent des personnages complexes, pris en tenaille dans de terribles tragédies familiales, parfois un peu vues et revues, mais toujours intéressantes à découvrir. On parle ainsi beaucoup de famille, dans City Hunter, mais Hojo en profite également de ses histoires pour parler de guerre, d'écologie, de justice, de courage, d’abnégation, et tout un tas d'autres thèmes vachement intéressants.
On comptera aussi les personnages récurrents du manga, comme Umibozu (Mammouth, diront les plus vieux), le nettoyeur bourrin au cœur tendre, ou Saeko Nogami, la policière malicieuse, qui apportent souvent de bonnes situations, que ce soit dans le domaine du comique ou de l'action.
Mais bien évidemment, les 2 personnages centraux restent Ryo et Kaori, dont la relation est un peu le fil rouge du manga.
Ryo Saeba, c'est un peu L'Inspecteur Harry qui se serait marié avec John McClane, puis qui l'aurait trompé avec Tortue Géniale de Dragon Ball pour donner naissance à un enfant prodige. Une sorte de justicier de l'ombre doué d'une adresse au pistolet hors normes doublé d'un coureur de jupons pervers puissance 1000 qui peut tantôt être à mourir de rire, tantôt paraître un peu lourdingue à tout le temps faire le con. Il n’empêche qu'il reste un héros très attachant.
Kaori, elle, apporte une présence plus humaine au manga, au milieu de ces mercenaires, tueurs et autres mafieux sans scrupules, et ses hésitations personnelles, à savoir choisir entre une vie normale et une vie dans l'ombre aux cotés de Ryo, sont très intéressantes, même si vers la fin, ça devient un peu redondant.
Toutes ces choses nous sont illustrées par un dessin de bonne facture, qui pourrait certes rebuter à cause de son coté retro, mais dont on ne saurait nier qu'il sert parfaitement le récit. L'auteur se permet d'ailleurs parfois de briser le quatrième mur ou de faire se chevaucher 2 cases pour créer des mises en pages souvent inventives.
En clair, City Hunter, c'est bien.
Court, rapide, efficace, ne me remerciez pas.