Suite aux agissements bordéliques finalement meurtriers d’un groupe de super-héros de seconde zone, les Etats-Unis décident de recenser tous les super-héros en activité. Rapidement, la communauté des super-héros réagit, une partie se plie de bon gré au projet, à l’instar d’Iron Man, une autre s’insurge, tel Captain America. L’affrontement est inévitable…
L’idée de départ de « Civil War » est simple, mais bonne. Ca va se bastonner sévère chez Marvel. Youpi. Et globalement on s’amuse bien à lire ce cross over ambitieux qui bouleverse sur de nombreux points la galaxie Marvel.
Tout est cependant loin d’être parfait. Un argument dépréciatif fallacieux pour commencer. Un cross-over, pour être apprécié à sa juste valeur, nécessite d’avoir en tête toutes les séries de chaque héros au moins dans ses grandes lignes, notamment les évènements réçents. Ca d’accord, c’est logique. En revanche, qu’une partie des actions des séries de chaque héros, publiées en parallèle de « Civil War », aient un impact scénaristique sur ce dernier, c’est franchement horripilant. Le résultat donne un rythme rabougri, comme doté d’un faux tempo, avec des trous béants dans le scénario. Certes, c’est une vision de lecture très européenne, mais quand je commence une bande dessinée, j’apprécie d’avoir toute l’histoire dans une même série d’albums, et pas de devoir aller m’empaffer les résumés wiki de moult comics tiers pour comprendre telle ou telle réplique ou retournement de situation.
Ensuite, graphiquement, le dessin, se devant de regrouper des super-héros divers et variés aux identités graphiques parfois très différentes, est du coup sage et policé. Loin d'être moche, mais assez impersonnel. Quant à la colorisation… Ma foi, l’encrage numérique est définitivement le cancer de la bande dessinée, tous genres confondus.
Je suis allé au bout de « Civil War » par quasi fanatisme pour l’univers Marvel, les rapports entre super-héros d’envergure (Spider Man / Iron Man notamment) ont été très agréables à suivre, mais globalement, la valeur intrinsèque de l’œuvre est à mon sens loin d’être exceptionnelle.